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Rôle de l’environnement linguistique dans l’apprentissage d’une langue étrangère : perception de l’accent lexical russe par les francophones
Par Kirill GANZHA
Publication en ligne le 26 avril 2025
Résumé
En observant les étudiants francophones s’exprimer en russe en classe, nous avons remarqué un certain nombre d’erreurs récurrentes liées au rythme du mot russe. Les difficultés à percevoir et, en conséquence, à produire l’accent lexical russe, pouvant frapper n’importe quelle syllabe, découlent principalement des différences entre les systèmes accentuels des deux langues. Faute d’expérience perceptive et articulatoire en russe, l’apprenant transfère inconsciemment les traits de sa langue maternelle à la langue apprise. Nous avons fait écouter des séries de mots russes hors contexte à 12 étudiants francophones en leur demandant d’indiquer la syllabe perçue comme proéminente dans chaque mot entendu. Parmi les résultats, globalement encourageants, une difficulté assez étonnante témoignant d’un traitement subjectif, conditionné par le français, consiste en la non-perception des syllabes finales allongées russes comme proéminentes. La perception d’oxytons de longueur différente (Moskva « Moscou », boroda « barbe », magnitofon « magnétophone », etc.) est émoussée par l’influence de la langue maternelle dans laquelle la syllabe porteuse de l’accent primaire est toujours finale et allongée. C’est un phénomène qui est ancré dans la perception d’un francophone et intériorisé comme constituant la norme. De ce fait, les syllabes finales proéminentes ne sont pas forcément perçues comme telles, contrairement aux syllabes accentuées en position non finale, qui, elles, attirent l’attention parce qu’elles rompent le rythme régulier. La bonne perception des proéminences non finales s’explique par le fait qu’en français l’accentuation non finale a une valeur subjective et un rôle d’emphase, tandis que le marquage final est automatique et cadentiel.
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Table des matières
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Texte intégral
Introduction
« Étant donné une unité ou une suite d’unités A, l’environnement […] est constitué par les unités ou les suites d’unités qui précèdent ou qui suivent A et qui peuvent, d’une manière ou d’une autre, faire peser sur A certaines contraintes1 ».
1Texte de l’article. [Appliquer le style « Normal »] Plus souvent et de manière moins abstraite, les phonéticiens parlent de l’environnement phonétique d’un phonème, ce dernier étant susceptible de présenter des formes sonores différentes en fonction de la nature des sons voisins2. Dans une chaîne sonore, certains sons influent sur d’autres, entraînant diverses modifications et adaptations mutuelles.
2Par exemple, en français et en russe, les consonnes sourdes et sonores se retrouvant en contact ont tendance à s’assimiler. Dans une séquence de deux consonnes ou plus, le dernier segment influence celui qui le précède3 : obtus > o[p]tus, obtër > o[p]tër « il a essuyé ». Le même phénomène existe dans les deux langues, mais avec des différences : par exemple, en russe, il n’y a pas d’assimilation lorsqu’une consonne sourde précède les consonnes sonores /v/, /v’/4 : svet > [s]vet « lumière » . En français, il n’y a pas cette « exception » et, dans le même environnement, la consonne /s/ devient naturellement sonore par « contagion » : svelte > [z]velte. Il est ainsi curieux de noter que lorsqu’un francophone débutant en russe apprend le mot svet « lumière5 », il le prononce souvent *[z]vet.
3Dans un sens élargi, en sociolinguistique et en didactique, on emploie le terme environnement linguistique pour désigner une ou plusieurs langues de communication pour un être humain se trouvant dans un milieu et un espace dont les limites sont déterminées par des facteurs multiples : géographiques, politiques, historiques, culturels, etc. On se trouve dans un environnement linguistique immédiat et quotidien avec généralement prédominance de la langue maternelle de l’individu. Nous parlerons de l’impact de cet environnement linguistique, francophone plus précisément, sur un adulte apprenant le russe langue étrangère à l’université.
Propriétés accentuelles du mot russe et du mot français
4En observant les grands débutants français s’exprimer en russe à l’oral pendant le cours, nous avons remarqué un certain nombre d’erreurs récurrentes liées au rythme du mot russe. Les difficultés à produire l’accent lexical russe6, selon notre hypothèse, découlent principalement des divergences fondamentales entre les systèmes accentuels des deux langues : faute d’expérience perceptive et articulatoire en russe, les apprenants transfèrent de manière inconsciente les traits de la langue source à la langue cible. La grande majorité des affirmations relatives à l’acquisition des sons et de la prosodie d’une langue étrangère attribue la priorité à la perception auditive sur la production orale (Best 1991 ; Billières 1991 ; Flege 1995, entre autres auteurs). Nous nous sommes donc demandé si une mauvaise réalisation de l’accent lexical russe était conditionnée par une mauvaise perception, et, si oui, dans quelle mesure, et nous avons procédé à une vérification empirique. Nous présenterons d’abord les propriétés fondamentales des systèmes accentuels français et russe, informations nécessaires pour interpréter les résultats de l’expérience.
5En français comme en russe, la syllabe est le plus petit segment mis en relief par l’accent à l’aide de différents moyens phonétiques. En revanche, on observe une différence majeure entre les deux langues concernant la suite au sein de laquelle s’opère cette mise en relief.
6En français, il s’agit du groupe prosodique, du fait que tout mot peut perdre son individualité accentuelle dans un énoncé. Par exemple, le mot amis hors contexte reçoit un seul accent en finale [a-mi] ; ce même mot conserve son accent en fin d’énoncé On est amis [ɔ̃-nɛ-ta-mi] ; en revanche, amis perd son accent dans « Amis d’avant » [a-mi-da-vɑ̃].
7En russe, c’est le mot qui constitue la suite au sein de laquelle opère l’accent : isolé ou intégré dans un énoncé, un mot russe provoque toujours la présence d’un accent. Font exception certains mots grammaticaux (prépositions, particules) : ils ne génèrent pas d’accent et s’appuient sur le mot7 qu’ils précèdent ou qu’ils suivent pour former avec lui un bloc phonique à un seul accent (Garde 1968).
8Pour ce qui est de la place de l’accent, le français est une langue à accent fixe. Tout mot français prononcé isolément est oxyton, c’est-à-dire accentué sur la dernière syllabe. L’accent frappe de manière automatique la voyelle de la dernière syllabe pleine ; c’est un accent final. Au niveau de l’énoncé, l’accent marque également l’extrémité droite du groupe prosodique, du fait que le mot peut perdre son individualité accentuelle, l’exemple « Amis d’avant » en étant une bonne illustration. Cet accent délimite les groupes prosodiques dans la chaîne parlée et régularise la cadence.
9À part l’accent final, il existe aussi en français un accent initial, qui se manifeste en contexte à l’extrémité gauche de l’unité. Cet accent est subjectif et a un rôle d’emphase, d’opposition (Lundi, pas mardi !) ou d’expressivité (Incroyable !). Sa place peut varier entre les deux premières syllabes en fonction de la longueur du mot : l’accent est généralement sur la première syllabe dans les groupes prosodiques comportant jusqu’à trois syllabes Incroyable ! [ɛ̃kʁwajabl] ; il peut toutefois passer sur la deuxième syllabe dans les groupes prosodiques de plus de trois syllabes Extrêmement fort ! [ɛkstʁɛmmɑ̃fɔʁ] (Jun & Fougeron 2000 : 210).
10Le russe est une langue à accent libre : l’accent lexical peut frapper toute syllabe du mot. Il est également mobile, pouvant passer sur une autre syllabe au cours de la flexion ou de la dérivation et permettant ainsi de différencier des formes et des mots de sens différent : zerkala « miroirs » au nominatif pluriel – zerkala « miroir » au génitif singulier, zamok « château » – zamok « serrure ». La fonction capitale de l’accent lexical russe est de permettre d’identifier les différents composants (racine, préfixes, suffixes, désinence) du mot.
11Pour créer un contraste entre la syllabe accentuée et les syllabes atones au sein du même groupe prosodique en français et du même mot en russe, l’accent a recours à des procédés spécifiques. Il en existe deux types : les procédés positifs ajoutent un trait à la syllabe accentuée et les procédés négatifs en enlèvent un aux syllabes non accentuées (Garde 1968 : 50-66).
12Le français ne connaît globalement que les procédés positifs : l’accent final est marqué par l’augmentation de la durée vocalique et par les variations de la fréquence fondamentale. Ces deux paramètres acoustiques sont souvent synergiques : dans un groupe prosodique non final, un mouvement mélodique ascendant se réalise dans les limites de la voyelle accentuée, dont la durée est nettement supérieure à celle des voyelles atones. Quant à l’accent initial, il est marqué par un allongement de la consonne précédant la voyelle (Astésano 2001 : 61) et par une augmentation de l’intensité et de la tension articulatoire. En français, les procédés négatifs sont pratiquement inexistants : les syllabes atones ne perdent quasiment rien de leurs caractéristiques qualitatives. Le seul phénomène pouvant en quelque sorte relever de procédés négatifs consiste en une certaine « adaptation » des voyelles non accentuées à la voyelle accentuée : les voyelles médianes tendent à s’ouvrir ou à se fermer en fonction de la voyelle en syllabe finale. Par exemple, dans carabine, on note une aperture moindre des voyelles [a] 8devant la voyelle fermée [i] en position finale. En revanche, dans caravane, les deux premières voyelles sont plus ouvertes (Wioland, 2005 : 129 ; Turco et al. 2016).
13Le russe, pour sa part, connaît bien les deux types de procédés : d’une part, la syllabe sous l’accent est marquée par une augmentation de la durée vocalique, par la plénitude et la précision de l’articulation de la voyelle accentuée et par des variations mélodiques (souvent, il y a une chute mélodique sur la syllabe en cause). D’autre part, les voyelles atones se caractérisent par un ternissement du timbre, dû à une articulation relâchée, par des différences d’intensité, de quantité et de qualité par rapport à une voyelle sous l’accent. Plus la voyelle est éloignée de l’accent, plus elle est brève et avec un timbre indistinct : karandaš [kə-rʌn-daš] « crayon ».
Perception de l’accent lexical russe hors contexte
14Afin de vérifier dans quelle mesure les propriétés du français ont un impact sur l’acquisition de l’accent lexical russe, notamment sur la perception de celui-ci, nous avons mené une expérience auprès d’un groupe de douze francophones, hommes et femmes confondus, âgés de 17 à 36 ans, apprenant le russe à l’université depuis trois mois au moment du test. L’expérience s’est proposé de répondre à deux questions : Les apprenants français entendent-ils bien la syllabe proéminente dans un mot russe ? et Comment procèdent-ils pour repérer cette syllabe proéminente ? À cette fin, nous avons élaboré un corpus comportant cent mots isolés, connus et inconnus des participants, d’une longueur de deux à quatre syllabes et où la place de l’accent variait. Les étudiants ont été invités à écouter le corpus enregistré, à repérer à l’oreille la syllabe accentuée dans chaque mot entendu, prononcé par l’enseignant russophone, et enfin à noter la réponse sur un formulaire.
15En élaborant le corpus, nous avons supposé que : 1) les apprenants auraient plus de difficultés à repérer la place de l’accent dans les mots inconnus ; 2) ils auraient également plus de mal à entendre l’accent dans les mots longs ; 3) pour la position linéaire et la réalisation acoustique de l’accent, les Français, habitués à un accent fixe et final, percevraient correctement un accent final russe, la durée vocalique constituant le principal paramètre acoustique pour les deux langues.
16Les résultats de l’expérience se sont révélés très encourageants. Sur 1200 réponses, nous avons recueilli 1150 réponses correctes (95,8%) et 50 réponses incorrectes seulement (4,2%). Tout porte à croire que dans l’ensemble, au bout de trois mois d’apprentissage, les francophones entendent l’accent lexical russe et sont capables de repérer correctement sa place au sein d’un mot isolé grâce à leur sensibilité auditive – naturelle ou acquise – aux traits acoustiques du phénomène en question.
17Parmi les 50 réponses incorrectes, les plus nombreuses concernent les mots inconnus des étudiants – un résultat attendu. Les erreurs sont également plus fréquentes dans les mots longs, les quadrisyllabes en particulier. Ceci parce que le français raccourcit généralement les chaînes syllabiques de plus de trois syllabes : on entend bien plus souvent p’tidèj, ordi, ciné, appart, etc. que de petit-déjeuner, ordinateur, cinéma, appartement, etc. (Wioland 2005 : 28 ; Ganzha 2023). La tendance à abréger les mots longs à l’oral conditionne naturellement la perception : l’oreille s’habitue au rythme binaire ou ternaire dominant dans l’environnement francophone et lorsqu’on entend une suite plus longue, on a tendance à la découper, à la reformater, à l’adapter au « moule » de référence9.
18Pour ce qui est du troisième facteur que nous pensions susceptible d’influer sur la perception, la place de l’accent au sein du mot, contre toute attente, nous avons constaté que le plus grand nombre d’erreurs consistait en une mauvaise perception de l’accent lexical dans les oxytons, mots portant l’accent sur la dernière syllabe : sur 50 erreurs, 29 se rencontrent dans les oxytons. Pourquoi les sujets, qui ont l’habitude d’entendre les syllabes finales et allongées, éprouvent-ils des difficultés en écoutant les mots russes à accent final ?
19Le fait d’entendre les syllabes finales accentuées et allongées constitue la norme, un réflexe auditif naturel pour un Français. Et si telle est effectivement la norme, il est fort probable que les locuteurs ne perçoivent pas ces syllabes finales comme accentuées, qu’ils ne les remarquent pas, contrairement aux syllabes accentuées en position non finale, qui, elles, attirent l’attention parce qu’elles rompent le rythme habituel du français parlé en mode « neutre ». L’accentuation non finale est intentionnelle, subjective, « non automatique » et facultative. Elle diffère en outre de l’accentuation finale du point de vue acoustique : l’accentuation finale se base sur des paramètres d’allongement et d’intonation qui ne doivent pas être aussi perceptivement saillants que les paramètres de changement d’intensité sonore et d’appui consonantique, qui, eux, interviennent souvent dans l’accentuation non finale. L’accent non final est en outre plus mobile – il frappe une des deux premières syllabes – ce qui nous semble stimuler davantage la captation auditive.
20Ajoutons pour l’anecdote que chaque année, lors des tout premiers cours de phonétique, lorsque nous expliquons aux étudiants le phénomène de l’accent lexical russe, nous leur demandons s’il existe en français un accent lexical et, si oui, où il se trouve au sein d’un mot isolé. Il est curieux de noter que souvent les étudiants ont du mal à répondre à cette question, ce qui confirme de façon générale que les Français n’ont pas spécialement conscience que les mots ont un accent lexical, ce n’est pas un trait pertinent, différentiel pour eux.
21Sous le prisme psycholinguistique, nous pourrions expliquer le phénomène en question en nous référant à la théorie de Troubetzkoy (1939 : 54) qui, développant lui-même l’hypothèse de Polivanov (1931) sur la perception des sons d’une langue étrangère, écrit que « le système phonologique d’une langue est semblable à un crible à travers lequel passe tout ce qui est dit. Seules restent dans le crible les marques phoniques pertinentes pour individualiser les phonèmes ». En pratique, un apprenant classe un son L2, voisin d’un son L1, dans une catégorie préexistante, d’abord à la perception auditive et cognitive, puis à la production (Flege 1995). Bien que l’on parle le plus souvent du crible phonologique, qui ne se réfère qu’à la perception des consonnes et voyelles, la perception du rythme et plus globalement de l’intonation obéit à ce même principe10. Ainsi, pour la perception auditive et cognitive d’un francophone, un accent lexical russe en position finale, marqué par un allongement vocalique et des variations mélodiques, tombe dans une catégorie accentuelle préexistante, celle de l’accent final français. La fonction principale de celui-ci est de délimiter les groupes prosodiques dans la chaîne parlée et de maintenir et de régulariser ainsi la cadence ; c’est une fonction relevant de simples automatismes, des réflexes quasi physiologiques et inconscients. Un Français ne perçoit pas une syllabe finale et allongée comme accentuée, mais comme clôturant un groupe. Le marquage de la fin de l’unité n’est donc pas associé à une proéminence, à un accent.
22En revanche, certains phénomènes phonétiques ou prosodiques au sein d’une une syllabe non finale peuvent être assimilés à une proéminence et, de ce fait, à un accent. Par exemple, une oreille française est susceptible, par erreur, d’assimiler une consonne allongeable ou un groupe de consonnes à l’initiale d’un mot russe à l’accent initial français, qui se réalise par un appui sur la consonne prévocalique. Ainsi, certains étudiants ont dit que dans le mot à accent final strana « pays », l’accent frappait la première syllabe ; en effet, le poids de cette syllabe est augmenté par la présence d’un groupe de trois consonnes dont la première peut être facilement allongée. Ajoutons enfin que les bisyllabiques à accent final présentent quasiment autant de difficultés que les quadrisyllabes à accent final. L’oreille d’un francophone, éprouvant une certaine « surdité » envers les syllabes finales allongées, est très attentive à la syllabe initiale, c’est pratiquement « une attention par défaut ». La contiguïté de la première et de la deuxième syllabes brouille l’écoute : le moindre trait acoustique ajouté à la première syllabe peut être assimilé à un trait accentuel.
Conclusion
23Ce ne sont que quelques exemples concrets qui montrent comment l’environnement linguistique maternel influence la perception des locuteurs qui apprennent une nouvelle langue étrangère. Notre perception auditive est en effet un récepteur formaté qui conduit le signal reçu vers le cerveau, lequel, à son tour, effectue un classement des entrées en catégories générales, et ce n’est pas l’existence même du phénomène dans la langue maternelle qui compte, mais sa place dans le système : automatique vs significative.
24Bibliographie :
25Astésano, Corine (2001). Rythme et Accentuation en Français : Invariance et Variabilité Stylistique. L’Harmattan, Paris, France.
26Best, Catherine T. (1991). The Emergence of Native-Language Phonological Influences in Infants: A Perceptual Assimilation Model. Haskins Laboratories Status Report on Speech Research. SR – 107/108, pp. 1-30.
27Billières, Michel (1991 b). Prosodie et culture dans l’acquisition/apprentissage d’une langue. Bulletin de liaison (Association des praticiens de la méthode verbo-tonale). № 26 (octobre 1991), pp. 17 28
28Dubois, Jean, Giacomo, Mathée, Guespin, Louis, et al. (2012). Le dictionnaire de linguistique et des sciences du langage. Les grands dictionnaires Larousse. Larousse, Paris, France.
29Flege, James Emil (1995). Chapter 8. Second language speech learning: Theory, findings and problems. In Strange, Winifred (ed.). Speech perception and linguistic experience: Issues in cross-language research. Timonium, MD: York Press, pp. 233-277.
30Ganzha, Kirill (2023). Production des accents lexical et nucléaire russes par les francophones : étude expérimentale descriptive et analytique. Thèse pour obtenir le grade de Docteur de l’INALCO en Sciences du langage : linguistique et didactique des langues, 3 janvier 2023, Paris.
31Garde, Paul (1968). L’accent. 1e édition. Presses Universitaires de France, Paris, France.
32Jun, Sun-Ah, Fougeron, Cécile (2000). A Phonological model of French intonation. In Botinis, Antonis (ed.). Intonation: Analysis, Modeling and Technology. Dordrecht: Kluwer Academic Publishers, pp. 209-242.
33Polivanov, Evgenij Dmitrievič (1931). La perception des sons d’une langue étrangère. Travaux du Cercle linguistique de Prague. Vol. 4, pp. 79 96
34Troubetzkoy, Nikolaï Sergueïevitch (1939). Grundzûge der Phonologie. Edition française : Principes de phonologie. Traduction de Jean Cantineau, revue et corrigée par Luis Jorge Prieto. Série linguistique. Paris, France : Klincksieck.
35Turco, Giuseppina, Fougeron, Cecile, Audibert, Nicolas (2016). Que nous apprennent les gros corpus sur l’harmonie vocalique en français ? Actes de la conférence conjointe JEP-TALN-RECITAL. Vol. 1 : JEP.
36Wioland, François (2005). La vie sociale des sons du français. L’Harmattan, Paris, France.
Notes
1 Dubois, Giacomo, Guespin et al. 2012.
2 Notons que la réalisation d’un phonème peut dépendre d’autres facteurs. En russe, par exemple, la réalisation d’un phonème vocalique est majoritairement conditionnée par l’accent lexical.
3 Ce qu’on appelle une assimilation régressive de sonorité.
4 L’apostrophe marque le caractère mou de la consonne après laquelle il est placé (corrélat de mouillure propre au consonantisme russe).
5 Le phénomène d’assimilation régressive de sonorité ne se produit pas devant les consonnes sonantes (/l/, /l’/, /m/, /m’/, /n/, /n’/, /r/, /r’/ et le yod /j/) et les bruyantes /v/, /v’/ : les consonnes sourdes et sonores restent distinctes les unes des autres.
6 Il ne s’agit pas de difficultés liées à la détermination de la place de l’accent lexical, variable, mais à la réalisation de celui-ci. Pour tout nouveau mot introduit dans le vocabulaire de l’apprenant, la place de l’accent est explicitement donnée.
7 Le mot accentogène, provoquant la présence d’un accent dans ses limites.
8 La voyelle /a/ est à la base une voyelle de grande aperture.
9 Une autre raison expliquant le plus grand nombre d’erreurs dans les mots longs est que lorsque l’on répond au hasard parce qu’on a mal entendu, on a plus de probabilités de deviner la place juste de l’accent dans un bisyllabe que dans un quadrisyllabe.
10 Billières (1991 : 17-19) utilise le terme crible phonique.
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