Avant-propos
Par Sanja Boskovic, Justyna Bajda et Witold Ucherek
Publication en ligne le 18 février 2014
Article au format PDF
Avant-propos (version PDF) (application/pdf – 167k)
Texte intégral
1Le troisième numéro de la Revue du Centre Européen d’Études Slaves contient des contributions issues de deux journées d’études organisées en 2012 et 2013 par le CEES à l’Université de Poitiers.
2La première de ces rencontres scientifiques, qui avait pour thème les « Itinéraires linguistiques, littéraires et culturels slaves », a eu lieu à l’Université de Poitiers dans le cadre du Campus international « Langues et traductions : francophonie et itinéraires slaves » (1 – 11 juillet 2012), événement qui a rassemblé environ quatre-vingts étudiants et une vingtaine d’enseignants venant de neuf pays d’Europe centrale et orientale.
3La seconde journée d’études, entièrement consacrée à la « Réception de la langue et de la culture françaises dans les pays de l’Europe de l’Est », s’est tenue à l’Université de Poitiers à l’occasion des Ateliers de travail des 27 – 29 mai 2013 qui ont permis de réunir des collaborateurs internationaux du CEES ; son organisation a été soutenue en particulier par l’Agence Universitaire de Francophonie (AUF) à laquelle tous les membres et partenaires du CEES tiennent à exprimer ici leur gratitude.
4La première partie du numéro présenté comporte quatre articles traitant de la place et de l’enseignement du français dans quatre pays slaves : la Bosnie-Herzégovine, la Pologne, la Russie et la Serbie. C’est ainsi que Christina Kossogorova évoque un attachement traditionnel des Russes à la langue française, toujours porteuse d’un grand prestige culturel, tout en s’inquiétant de sa disparition rapide des écoles, due à la prédominance de l’anglais. En outre, elle cite plusieurs raisons pour lesquelles le français mérite d’être étudié, en Russie en général et à l’Université Ouchinsky de Iaroslavl en particulier. Witold Ucherek esquisse brièvement l’historique des études françaises à l’Université de Wrocław, passe en revue les principaux champs d’investigation scientifique des romanistes de cette université et discute des problèmes actuels relatifs aux études françaises en Pologne. Dragana Lukajic décrit la situation du français en Bosnie-Herzégovine et notamment en République Serbe et explique le rôle des principaux acteurs de la promotion de la langue française dans cette région, dont le plus important est le Département de langue et de littérature françaises créé en 2008 à l’Université de Banja Luka. Enfin, Selena Stankovic et Vesna Simovic, après avoir retracé la présence du FLE à la Faculté de Philosophie de l’Université de Niš en Serbie, focalisent leur attention sur le Département de langue et littérature françaises, créé en 2012, en caractérisant son fonctionnement, l’activité du corps enseignant ainsi que le public étudiant.
5La partie suivante, intitulée « Croisements inter-linguistiques franco-slaves », regroupe trois articles portant chacun sur une paire de langues différente. Witold Ucherek aborde un problème de lexicographie bilingue : après avoir analysé presque deux cents articles prépositionnels venant de seize dictionnaires polonais-français, il arrive à la conclusion que la structure de ces articles rend leur consultation difficile et propose quelques améliorations de leur construction. Dragana Lukajic, qui s’intéresse à la problématique de l’aspect verbal dans une optique contrastive, montre qu’en serbe, autrement que dans les langues non slaves, l’implication vendlerienne ‘perfectivité → télicité’ ne se vérifie pas et que, par conséquent, en étudiant l’aspect sémantique du serbe, il convient de dissocier les deux notions. À son tour, Christophe Cusimano, tout en comparant le système des pronoms français avec celui du tchèque, reproche aux enseignants de français aussi bien qu’aux manuels de ne pas suffisamment insister sur les différences dans le comportement morphosyntaxique des pronoms toniques et atones, ce qui entraîne de nombreuses erreurs même chez des apprenants avancés.
6La dernière partie, constituée de quatre articles, évoque les différents aspects du rayonnement culturel français dans les pays de l’Europe centrale et orientale. Elle s’ouvre par une étude de Justyna Bajda qui touche une vaste problématique de l’influence de la culture française sur la culture polonaise dans plusieurs domaines de la vie, tels la littérature, l’art ou la langue, à la fin du XIXe siècle. Ensuite, Ksenia Baleevskikh propose un article consacré à l’œuvre d’Andreï Makine, un écrivain d’origine russe et de langue française, dans lequel on trouve un essai de classification de nombreux exotismes, voire réalités, et de mots à présupposés culturels, et une tentative de détermination de leur rôle chez Makine. Le second article de Justyna Bajda concerne les rapports entre les œuvres créées par deux artistes bien connus à la Belle Époque : le Français Eugène Grasset et le Polonais Stanisław Wyspiański.