Avant-propos

Par Selena Stanković et Ivan Jovanović
Publication en ligne le 18 février 2015

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Texte intégral

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1Le quatrième numéro de la Revue du Centre Européen d’Études Slaves regroupe en majeure partie des communications présentées lors de la Journée d’études La France dans l’imaginaire slave tenue les 27 et 28 juin 2014 et organisée par le CEES à la MSHS de l’Université de Poitiers. Outre les contributions issues de la journée d’études (11), ce numéro en comporte également d’autres (2), réalisées postérieurement, mais qui se sont parfaitement articulées au thème proposé. Les auteurs des textes écrits en français (10), en russe (2) et en ukrainien (1) sont des enseignants et chercheurs en linguistique et littérature provenant d’universités de Pologne, de Russie, de Serbie, de Bosnie-Herzégovine (République Serbe), d’Ukraine, de France et de Slovénie.

2Ce volume de la Revue est structuré en trois chapitres thématiques dans lesquels le thème principal et assez général est analysé sous divers aspects et présenté sous différentes lumières.

3Le premier chapitre, Imaginaire linguistique franco-slave, inclue les contributions qui approfondissent plusieurs faits linguistiques concernant les langues française, serbe, polonaise, anglaise et ukrainienne. Tout d’abord, dans son article portant sur les traductions polonaises des textes linguistiques français, Witold Ucherek tente, lui-même, de dresser une liste provisoire des livres, des extraits de livres et d’articles d’auteurs tels que Benveniste, Guiraud, Kleiber, Martinet et Meillet, traduits par des spécialistes de qualité. En fondant son étude sur un corpus issu des dictionnaires répertoriant des idiomes locaux de la Serbie du Sud-Est, Selena Stanković se propose d’identifier les emprunts d’origine française et leurs dérivés dans les parlers de la zone dialectale mentionnée, en mettant l’accent sur l’adaptation morphologique et l’intégration lexicale et morphosyntaxique des emprunts.Puis, le texte de Dragana Lukajić pose le problème de l’encodage morphologique des aspects perfectif et imperfectif en langue serbe : l’auteur examine la validité de cette définition à propos des lexèmes verbaux, étudie le rôle de la morphologie à l’intérieur de la paire aspectuelle et analyse le rapport entre les oppositions aspectuelles et l’encodage morphologique. De son côté, Ljubica Vlahović réalise une comparaison entre la répartition de la principale et de la subordonnée (échantil) des phrases comparatives dans la langue française et dans la langue serbe, puis elle montre que leur distribution se réalise d’une manière équivalente. Pour terminer, dans son article en langue ukrainienne, Kateryna Zhuk examine les caractéristiques générales du discours scientifique linguistique sur le matériel constitué par le français, l’anglais et l’ukrainien en insistant sur les points suivants : l’article, l’expression de l’opinion d’auteur et les moyens de persuasion du lecteur.

4Dans la partie thématique Imaginaire littéraire franco-slave dédiée aux liens littéraires entre le monde français et le monde slave, un certain nombre de textes se réfèrent à la description de la ville de Paris. Ainsi, Tatiana Sirotchouk met en évidence quelques particularités de l’image de Paris véhiculée par la littérature ukrainienne ; elle décrit un contraste entre un Paris réel, le Paris des lumières et des ombres, d’une part, et un Paris des rêves qui se nourrit d’impressions fugitives, de l’autre. Dans son article, Justyna Bajda, quant à elle, se concentre sur la vision de Paris décrite dans le roman de Bolesław Prus « La poupée » en analysant la manière dont cet auteur polonais a créé des images précises et colorées, sans même connaître la capitale de la France. Ensuite, une autre image de Paris est étudiée dans la contribution de Florence Gacoin-Marks où, à travers les manuscrits de trois écrivains slovènes ayant séjourné en France entre 1906 et 1960, l’auteur démontre avec succès à quel point Paris a connu de grands changements durant cette période. En outre, dans son texte consacré aux proverbes français comportant les lexèmes âne et cheval et leurs équivalents serbes, Ivan Jovanović tient compte des expériences et des connaissances de certains concepts de base aidant à comprendre des concepts abstraits à l’aide de la métaphore.

5 En s’appuyant sur des corpus de genres différents qui sont examinés dans le détail, les contributions du dernier chapitre intitulé Imaginaire culturel franco-slave traitent des questions relatives à la problématique culturelle et civilisationnelle, dans une confrontation entre le milieu français d’une part et le milieu russe ou polonais d’autre part. Dans cette perspective, Hélène Menegaldo aborde l’influence importante de la grande littérature russe sur les écrivains français depuis la fin du XIXe siècle, ainsi que sa contribution au renouvellement du genre romanesque : la sortie des formes typiques, l’intérêt pour le « thème exotique », pour la littérature d’enfance et pour le roman historique, l’apparition de thèmes jadis inconnus, ainsi que celle d’autres héros et particulièrement d’autres héroïnes, etc. À cet égard, dans son texte un texte fort pertinent, Mariia Panina focalise son analyse sur les images et stéréotypes circulant dans la presse russe et sur les représentations de la France et des Français dans l’imaginaire des étudiants russes de l’Université Fédérale du Sud. Puis, Anna Koneva s’intéresse au Glamour en tant que simulacre du luxe, conduisant ainsi son étude à nous apporter un éclairage sur les différents « étapes » de la perception du Glamour dans l’imaginaire social post-sovietique. Finalement, Enguerran Massis essaie, pour sa part, de démontrer comment la France et les Français sont perçus dans la Pologne contemporaine et propose d’interpréter cette vision à travers la presse écrite de la dernière décennie.

6Les articles du quatrième numéro de la Revue, bien documentés, apportent des informations nouvelles et soulèvent de nombreuses questions sur ce que la France – sa langue, sa littérature et sa culture – représente pour le peuple slave, ainsi que sur son influence sur ce vaste monde et son imaginaire. Tout en étudiant et en décrivant de nombreux phénomènes linguistiques, littéraires et culturels, l’ensemble des trois volets de ce volume tente d’élaborer de nouvelles hypothèses  basées sur des données issues de matériaux de différents types.

Pour citer ce document

Par Selena Stanković et Ivan Jovanović, «Avant-propos», Revue du Centre Européen d'Etudes Slaves [En ligne], Numéro 4, La revue, mis à jour le : 31/01/2022, URL : https://etudesslaves.edel.univ-poitiers.fr:443/etudesslaves/index.php?id=910.