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Russie vs France à travers les œuvres d’Andreï Makine
Par Ksenia Baleevskikh
Publication en ligne le 31 janvier 2014
Résumé
Французский писатель русского происхождения Андрей Макин творит на французском языке уже 20 с лишним лет. Во многих его романах присутствует тема интеркоммуникации двух культур: русской и французской. Автор вводит в свои тексты множество реалий и прецедентных феноменов, отражающих культурные и исторические особенности русского и французского лингвокультурных сообществ. Выступая в качестве переводчика для российской действительности и инокультурного интерпретатора французской, писатель создает особый культурно-лингвистический фон, который в очень разной степени может быть понятен носителям этих двух культур и языков. В данной статье - попытка классификации указанных элементов и определения их роли в творчестве Макина.
L'écrivain français aux origines russes, Andreï Makine crée ses œuvres en français depuis déjà une vingtaine d'années. Beaucoup de ses romans sont les lieux d'intercommunication de deux cultures: russe et française. L'auteur introduit dans ses textes nombre de réalités/exotismes et de mots à présupposés culturels reflétant des particularités culturelles et historiques des communautés linguo-culturelles russe et française. Traduisant la réalité russe et jouant le rôle d'un interprétateur à culture étrangère de la réalité française, l'écrivain crée un fond unique culturel et linguistique qui peut être compris à des degrés très différents par les représentants des deux cultures en question. L'article représente un essai de classification des éléments mentionnés et de détermination de leur rôle dans les œuvres de Makine.
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Texte intégral
Introduction
1Sans aucun doute, Andreï Makine est actuellement un grand écrivain français. Ecrivain au style classique qui maîtrise parfaitement la science de pénétrer dans nos âmes cherchant à nous rappeler les vraies valeurs humaines.
2Né en 1957 en Sibérie, à Krasnoïarsk, Andreï Makine, après avoir suivi ses études à Kalinine, à Moscou et enseigné la philosophie à Novgorod débarque en France en 1987. Ses conditions de vie sont précaires : s'il loge dans une petite chambre entre Belleville et Ménilmontant, il lui arrive de passer quelques temps dans un caveau du Père Lachaise. Très vite, Makine décide de se consacrer à l'écriture. Ses manuscrits rédigés en français sont dans un premier temps refusés. Il parvient tout de même à imposer un premier texte intitulé la Fille d'un héros de l'Union soviétique en 1990. Cela marque le début d'une grande carrière littéraire avant la consécration en 1995 et la double obtention des prix Goncourt et Médicis pour le Testament français. Andreï Makine a réussi à imposer un style savant et ample, qualifié par certains de poétique, par d'autres, plus communément, de néo-classique.
3A présent, Andreï Makine est l’auteur de 18 œuvres littéraires dont 4 sont écrites sous son pseudonyme Gabriel Osmonde.
4Le dernier roman est Le Livre des brèves amours éternelles paru en 2011.
5Il faut noter que ces dix dernières années, cet écrivain d’origine russe attire de plus en plus l’attention des critiques, des lecteurs, mais aussi des chercheurs en lettres et en linguistique. Notamment, l’une des plus passionnées et des plus cohérentes dans ses études est la chercheuse en art et en littérature Murielle Lucie Clément dont le site officiel est http://www.muriellelucieclement.com.
6La recherche que nous avons entreprise au début des années deux mille a surtout été consacrée aux questions linguistiques et culturelles liées avec l’œuvre d’Andreï Makine. Les résultats des études ont été présentés dans un certain nombre d’articles et surtout dans la thèse de doctorat Langue comme explication de l’expérience culturelle de l’écrivain bilingue (Andreï Makine)1.
7La recherche linguistique a surtout visé les particularités du style et du langage de cet écrivain quant à l’influence de sa langue maternelle, en particulier, au choix des structures et du lexique qu’elle impose. D'ailleurs, cette influence s’avère plutôt positive de plusieurs points de vue.
8Ces études sont étroitement liées avec le fond culturel de l’artiste, notamment la vision du monde spécifique où la culture et la mentalité russe jouent un rôle important.
9Ce sont surtout certaines remarques dans ce dernier contexte qui feront l’objet de la présentation actuelle.
10Il faut souligner que presque tous les romans d’Andreï Makine reflètent les images de la Russie et de la France. Le lecteur se retrouve souvent en présence d’un certain dialogue entre ces deux pays qui traverse l’esprit de l’auteur. La plupart des romans, La Fille d'un héros de l'Union soviétique (1990),Confession d'un porte-drapeau déchu (1992), Au temps du fleuve Amour (1994), Le Testament Français, (1995), Le Crime d'Olga Arbélina(1998) ou encore La Musique d'une vie (2001), La Terre et le ciel de Jacques Dorme (2003) etLe Livre des brèves amours éternelles (2011) nous renvoient plutôt au passé soviétique, même s’il y a ceux qui nous situent plus dans l’espace post-soviétique (La Vie d'un homme inconnu, 2009).
1. Destinataire et phénomènes précédents (à présupposés culturels)
11Dans cette optique on peut dire que ses romans sont perçus différemment étant donné que dans chaque communauté culturelle existe son propre cadre de l’interprétation des textes.2 Dans ces romans, on peut trouver des réalités russes ainsi que des particularités de la vie française.
12De ce fait, le destinataire francophone peut être différent. On pourrait proposer une gradation:
13- le français moyen qui ne s’intéresse pas beaucoup aux spécificités des cultures étrangères. Dans ce cas, les « envois » culturels adressés au lecteur peuvent, dans leur majorité, ne pas être compris, surtout en ce qui concerne la composante russe. Il faut même prévoir l’incompréhension de certaines allusions françaises liées à un fond littéraire et culturel profond.
14- l'intellectuel français avec des connaissances culturelles et littéraires d’un haut niveau. Dans ce cas-là la plupart du texte est bien compris, sauf peut-être quelques allusions de la culture russe trop codées.
15- le francophone d'origine russe. C’est le type de lecteur le plus approprié pour ce genre de textes, surtout s’il s’agit non seulement d’un bilingue mais aussi d’un biculturel. Le degré de la perception adéquate s'approche des 100 %.
16Dans ce contexte il convient de citer la recherche de О. Vorobieva (О. Воробьева) où elle étudie le « facteur du destinataire » dans un texte littéraire à travers une optique de la tradition linguo-culturelle et où elle introduit la notion du «marqueur de la destination». Elle dégage des moyens implicites pour indiquer les «points de contact» entre l’auteur et le lecteur. Ceux-ci créent dans le texte des «situations à problème», appelés à activer les compétences langagière et communicative du destinataire supposé et ses savoir-faire de restructuration de ses connaissances culturelles en liaison avec le texte interprété. Ces moyens-là sont des allusions littéraires, musicales, artistiques, biographiques, historiques, mythologiques ; des néologismes d’auteur, etc.3
17S'agissant des «envois» culturels, il faut s’intéresser aux phénomènes précédents (à présupposés culturels) : noms, textes, énoncés, situations précédents. D. Goudkov (Д. Гудков) indique que les noms précédents (à présupposés culturels) (plus loin NP) sont seulement des noms individuels – noms propres (par exemple Eugène Onéguine) – qui désignent un objet concret. Le statut de NP ne peut être attribué qu’à ceux qui entrent dans le fond culturel, autrement dit, la perception invariable de « l’objet culturel » qu’ils désignent est commune pour tous les membres de la communauté linguo-culturelle4. En ce qui concerne les textes précédents (plus loin TP), ce sont des passages des textes littéraires gardés dans le fond culturel national et actualisés avec l’emploi dans le discours de certaines indications (symboles des TP) : citations, titres, noms des personnages5. On peut aussi dégager des énoncés précédents (plus loin EP), ce sont surtout des citations très connues dans la communauté linguo-culturelle des hommes politiques, personnages historiques, littéraires. Quant aux situations précédentes (plus loin SP), elles sont présentées dans les textes comme décrivant des situations typiques à une culture mentionnée ou devenues symboliques, faisant allusion à un fond culturel partagé par des natifs.
18Ainsi ces phénomènes allusifs peuvent être compris et interprétés différemment tenant compte des particularités du destinataire et dépendent donc du degré de la compréhension adéquate des deux cultures et de leur intercommunication au sein d’une œuvre littéraire.
19Par conséquent les romans de Makine peuvent, quant à eux, être aussi compris différemment. Nous avons donc dégagé 5 groupes de ces phénomènes appelant au fond culturel des lecteurs :
201) Russes pour Français
212) Français pour Français
223) Phénomènes à présupposés culturels à deux vecteurs (appartenant aux deux sociétés linguo-culturelles)
234) Français pour Russes
245) Russes pour Russes
25De cette manière nous avons analysé la plupart des romans de Makine et découvert que le roman le plus rempli de phénomènes étudiés est Le Testament français, bien que les autres soient aussi des intermédiaires culturels.
26Dans la première catégorie on découvre:
27Des TP du Requiem pour l’Est: sur plusieurs pages l’auteur montre l’image actuelle de la Russie dans l’Europe: «Russie – cadavre politique, «pays fantôme»6. Ensuite l’écrivain décrit le film français «Le prix du retard», où les séquences d’un documentaire des temps de la guerre sont montées de la sorte pour que l'on ressente que les soldats russes faisaient la guerre trop «lentement», s’amusaient, et qu’à cause de leur retard, il y a eu beaucoup plus de victimes qu’il aurait dû y avoir7. Autrement dit l’auteur de ce film voulait à tout prix «habituer les gens à l’idée que ce sont toujours les Américains qui les ont sauvés et que les Russes ne savent même plus fabriquer de bonnes casseroles»8. La SP à la page 261 appelle d’une manière ironique à la différence des mentalités et des coutumes:
«…ici, en Occident, venir comme ça, sans prévenir, vers dix heures du soir, est le moyen le plus sûr de provoquer un infarctus chez vos connaissances. Essayez de le faire à Paris ou à Londres. Vous sonnez à l’improviste, on vous ouvre et vous annoncez comme nous le faisions en Russie: voilà, je passais dans la rue, j’ai vu que c’était allumé chez vous, j’ai décidé de monter. L’arrêt cardiaque garanti!»9
28Les lecteurs qui connaissent cette coutume ont des associations assez concrètes.
29La musique d’une vie: des associations négatives, liées à l’image de la Russie en Europe apparaissent à la lecture des TP suivants : «L’empire du mal», «la barbarie à visage humain», « l’empire éclaté»10. Les réflexions du narrateur sont remplies de NP et TP appelant à l’image de la Russie, une sorte d’idées reçues historiques :
«Un pays en dehors de l’Histoire, le pesant héritage de Byzance, deux siècles de joug tatare, cinq siècles de servage, révolutions, Staline, East is East»11.
30Dans la première et cinquième catégorie:
31La Fille d’un héros de l’Union soviétique:
« Merci au camarade Staline pour notre enfance heureuse!»12.
32Cet EP sera bien compris des 2 dernières catégories de lecteurs et en partie de 1ère catégorie grâce à l’apparition du NP Staline. Ici on peut aussi mentionner l’EP à la page 51: allusion à la «formule de Staline – «Dans mon armée je n’ai pas de prisonniers de guerre». Les NP «le croiseur Aurora», Felix de Fer (est commenté en bas de la page), Khrouchtchev, Gagarine, Brejnev, Andropov, Tchernenko13 rappellent aussi des époques concrètes de la vie de la société soviétique. Les allusions littéraires sont liées avec les NP Essénine, Maïakovski, Tchekhov14.
33Au temps du fleuve Amour: aux pages 48-50 il s’agit d’une tradition russe, aller à la bania (au sauna russe). La plus forte couleur nationale est créée dans cette SP grâce à des passages suivants :
«Le vrai bain doit ressembler à l’enfer» et « …bouquet de fines branches de bouleau»15. Cet extrait est compris plus au moins de tous les lecteurs, mais les associations se diffèrent un peu quant aux Français par rapport aux Russes.
34Le testament français. Les TP suivants tout en étant bien compris par les lecteurs russes sont aussi correctement déchiffrés par les Français et sont même en quelque sorte liés à leurs idées reçues quant à l’Union soviétique: « espion à la solde des impérialistes français et britanniques», slogan «Tous au meeting populaire de la soсiété des sans-Dieu!»16; « des appartements communautaires surpeuplés »17, «Les slogans ... sur les bandes de calicot rouge»18. Les NP «la Cerisaie»19, Nabokov20 font apparaître des associations avec la littérature russe chez tous les lecteurs (la profondeur peut être différente pourtant).
35Dans la cinquième catégorie:
36Confession d’un porte-drapeau déchu: les TP représentant les traductions des chansons russes et soviétiques qui renvoient les lecteurs de cette 5ème catégorie à une époque précise de l’histoire du pays. «Nous sommes les pionniers, enfants des travailleurs…», « Et il tombe près des pieds de son grand cheval moreau…»21.
37Le crime d’Olga Arbélina: à la page 157 est présenté un poème dont l’auteur (Severianine) est surtout reconnu de Russes: « Les ananas au champagne!…».
38Les deuxième et quatrième catégories :
39La Fille d’un héros de l’Union soviétique: « Te souviens-tu qui a trouvé cette perle? Breton, Aragon? « Je vis passer une guêpe à la taille de femme»22. Ici on est en présence des NP et d’un EP. L’envoi culturel est plus clair pour les Français, mais les lecteurs russes en ont aussi connaissance.
40Au temps du fleuve Amour: à la page 217 on rencontre un phénomène intéressant - la description d’un TP qui est une allusion directe à l’œuvre de M. Proust « A la recherche du temps perdu» - «… elle parlait d’un écrivain … dont… le roman … était trop long … Elle se borna … à nous résumer un épisode … Le héros buvait … un thé … Une gorgée parfumée et une bouchée de gâteau au nom inconnu produisait en lui une réaction gustative merveilleuse: il voyait renaître les bruits, les odeurs, l’âme des jours lointains de son enfance»23. Cette allusion est plutôt bien saisie par la 2ème catégorie, mais il est probable qu’elle soit aussi comprise par la 4ème catégorie compte tenu du niveau de connaissance du fond littéraire.
41Le testament français: ici il y a surtout des allusions littéraires et historiques qui sont plus ou moins identiquement déchiffrées par les 2 catégories: Marcel Proust24 (NP), la SP «chez Weber … il commandait toujours: une grappe de raisin et un verre d’eau. C’était Marcel Proust»25; «Madame Bovary (NP) … «Emma Bovary, c’est moi!» (EP)»26; «… voyager dans un carrosse en tenant, sur leurs genoux, la tête coupée de leur bien-aimé…»27 (SP); Des NP historiques: Jean sans Peur, Isabeau de Bavière, le duc Louis d’Orléans, frère du roi Charles VI28; «Commune de Paris», la SP «les grévistes rassemblés autour d’une “soupe communiste”»29.
42La troisième catégorie:
43Le testament français: des passages remplis de NP et représentant des faits historiques partagés par deux sociétés en question: «…Charlotte nous apprenait que ces longues lettres manuscrites avaient été tracées, il y a un millénaire, par une reine de France – et une femme russe, Anna Iaroslavna, épouse d’Henri I»30; p. 54 «…point très douloureux du passé franco-russe: Napoléon, Moscou en flammes, Bérézina»31.
3.Réalités et noms propres
44Dans un contexte d’intercommunication des deux cultures il est aussi intéressant de parler des autres aspects à valeur culturelle figurant dans les romans de Makine.
45Il s’agit des réalités (реалии) et des noms propres dont ses romans sont largement remplis. Les réalités (реалии), terme russe notamment utilisé par S. Vlakhov et S. Florine (С. Влахов, С. Флорин)32 linguistes bulgares, sont des nominations des objets culturels, des faits historiques, des institutions étatiques propres à tels ou tels nations et peuples.
46Les noms propres sont aussi porteurs de la couleur nationale car ils sont liés avec un peuple concret et ses traditions. Par exemple, la présence dans le nom des Russes d’un patronyme ayant des terminaisons typiques est une marque nationale, ainsi que les terminaisons des noms de famille. L’utilisation d’un large éventail de diminutifs est aussi une particularité de la culture et de la langue russe tout en étant une indication du niveau familier des relations entre les membres de cette communauté linguo-culturelle. En parlant des noms propres géographiques on peut également souligner leur importance historico-culturelle.
47Ainsi dans ses œuvres Makine utilise beaucoup de réalités (surtout russes) et il les transmet le plus souvent à l’aide de la transcription: p.ex., la léjanka, la pokhoronka, «gorko!», le samogon, K.G.B., le Politburo, la propiska, les valenki33; une invalidka34; les bolchéviques35; un saïgak, un karavaï, le samovar, le kholodets, la fortotchka, le Goulag36. Ici, deux moments sont à noter: dans son premier roman l’auteur recourt beaucoup à l’explication en bas de la page, mais dans les autres il introduit ces éléments explicatifs au sein du texte même montrant ainsi la destination de ses œuvres ; chaque fois que l’écrivain introduit un mot russe, il garde son genre grammatical, ce qu’on voit dans l’emploi des articles.
48On peut aussi voir des traductions (calques) des réalités russes: décoration « Héros de l’Union soviétique », triangles (forme des lettres des soldats), « mère-héroïne », « orpheline de Kazan »37; « le dessouloir », « le rideau de fer »38.
49On voit également des réalités françaises: “marchand de crottes de chiens”, «un crieur de journaux», «un tondeur de chiens»39.
50L’utilisation des noms propres est incontournable, ce qui souligne la couleur locale. Dans tous les romans il y en a un grand nombre. Analysons juste certains moments.
51Outre les prénoms complets il y a beaucoup de diminutifs avec des suffixes à valeur subjective (trait typique de la communauté linguo-culturelle russe) : Mania, Macha, Mitia, Guera, Sacha, Choura, Pachka, Iacha, Aliocha, Serioga, Taniouchka, Lidka, Vladik, Guénka. L’auteur les introduit sans explications, mais on lit un passage curieux expliquant pourquoi l’héroïne principale d’origine française du roman Le Testament français est parfois appelée Choura (son prénom étant Charlotte): «... Choura! Répéta-t-elle ... en appelant ma grand-mère par ce diminutif qui remplaçait d’habitude pour les gens son prénom insolite»40.
52La vie française est aussi reflétée par les noms propres français: Lemonnier, Belval, Castelot, Verrière.
53Quant aux noms propres géographiques, il y a aussi ceux qui sont marqués historiquement et culturellement: Moscou, Arkhangelsk, Tachkent, Sotchi, Kiev, Saranza, Léningrad, Saint-Petersbourg, Stalingrad, Koursk, Caucase, Extrême-Orient, Oural, Ukraine, Sibérie, Asie centrale (représentation de la Russie); Paris, Neuilly-sur-Seine, Cherbourg, Bordeaux, Fécamp, Verdun, Biarritz, Nice; Bourgogne, Provence; l’Opéra, Notre-Dame, le pont Alexandre-III, les Invalides, le Panthéon, la tour Eiffel, le Père-Lachaise, le Louvre, le palais de l’Elysée, l’Académie Française, la Comédie Française, la forêt de Marly, l’allée des Arbaletries (représentation de la France).
4. Conclusion
54Pour conclure il est important de souligner les moments suivants :
55L’introduction d’un grand nombre de phénomènes à présupposés culturels (précédents), de noms propres et de réalités, crée l’effet de l’intercommunication des deux cultures (russe et française) dans les romans d’Andreï Makine.
56Les phénomènes mentionnés sont interprétés différemment selon le type de lecteurs : la profondeur de la compréhension de tous les envois linguo-culturels varie selon le degré de connaissances du fond culturel et linguistique des deux communautés.
57Dans certains cas, l’écrivain procède à de courtes explications introduites même au sein des romans (ce qui aide à mieux montrer des particularités nationales aux lecteurs d’une autre communauté linguo-culturelle), mais il y a aussi des allusions et des réalités sans explications difficiles à déchiffrer, ce qui est également important pour susciter l’intérêt du lecteur à une autre culture et de le pousser à découvrir le fond culturel des romans.
Bibliographie
Балеевских К. В., Язык как экспликация культурного опыта писателя-билингва (А. Макина)[Langue comme explication de l’expérience culturelle de l’écrivain bilingue (Andreï Makine)]: диссертация кандидата филологических наук: 10.02.19., Ярославль, 2002. 229. p.
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Воробьёва О. П., « Реализация фактора адресата в художественном тексте в аспекте лингвокультурной традиции » [Réalisation de l’élément du récepteur en belles-lettres dans la tradition linguo-culturelle], in Филологические науки, №1, 1992, pp. 59 – 66.
Гудков Д.Б., Межкультурная коммуникация: проблемы обучения [La communication interculturelle: les problèmes de l’enseignement], М., 2000, 120. p.
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Makine Andreï, La fille d’un héros de l’Union soviétique, Editions Robert Laffont, Paris, 1990, 210. p.
Makine Andreï, La musique d’une vie, Paris, Editions du Seuil, 2001, 128. p.
Makine Andreï, Le crime d’Olga Arbélina, Paris, Mercure de France, 1998, 344. p.
Makine Andreï, Le testament français, Paris, Mercure de France, 1995, 343. p.
Makine Andreï, Requiem pour l’Est, Paris, Mercure de France, 2000, 288. p.
Notes
1 Baleevskikh, Ksenia (K. Балеевских), Язык как экспликация культурного опыта писателя-билингва (А. Макина)[Langue comme explication de l’expérience culturelle de l’écrivain bilingue (Andreï Makine)]: диссертация кандидата филологических наук: 10.02.19., Ярославль, 2002. pp. 229.
2 Goudkov, Dmitry (Д. Гудков), Межкультурная коммуникация: проблемы обучения [Lacommunicationinterculturelle: lesproblèmesdel’enseignement], Москва, 2000. p. 98-99.
3 Vorobieva, Olga (O. Воробьёва), « Реализация фактора адресата в художественном тексте в аспекте лингвокультурной традиции » [Réalisationdel’élémentdurécepteurenbelles-lettresdanslatraditionlinguo-culturelle], inФилологические науки, №1, 1992. p. 59.
4 Goudkov, Dmitry (Д. Гудков), Op. Cit., p. 65-66.
5 Goudkov, Dmitry (Д. Гудков), Ibidem, p. 101.
6 Makine, Andreï, Requiem pour l’Est, Paris, Mercure de France, 2000. p. 203.
7 Makine, Andreï, Ibidem, p. 219.
8 Makine, Andreï, Ibidem, p. 232.
9 Makine, Andreï, Ibidem. P. 261.
10 Makine, Andreï, La musique d’une vie, Paris, Editions du Seuil, 2001. p.8.
11 Makine, Andreï, Ibidem, p. 22.
12 Makine, Andreï, La fille d’un héros de l’Union soviétique, Editions Robert Laffont, Paris, 1990. p. 18.
13 Makine, Andreï, Ibidem, 1990. p. 54-56, 63, 64, 70 – 72, 102, 111.
14 Makine, Andreï, La fille d’un héros de l’Union soviétique, Editions Robert Laffont, Paris, 1990. p. 69, 91, 141.
15 Makine, Andreï, Au temps du fleuve Amour, Paris, Editions du Felin, Paris, 1994. p. 48-50.
16 Makine, Andreï, Le testament français, Paris, Mercure de France, 1995. p. 84.
17 Makine, Andreï, Ibidem, p. 246.
18 Makine, Andreï, Ibidem, p. 296.
19 Makine, Andreï, Ibidem, p. 88.
20 Makine, Andreï, Ibidem, p. 323.
21 Makine, Andreï, Confession d’un porte-drapeau déchu, Paris, Belfond, Paris, 1992. p. 24-25.
22 Makine, Andreï, La fille d’un héros de l’Union soviétique, Op. Cit, 1990. p. 98.
23 Makine, Andreï, Au temps du fleuve Amour, Paris, Op. Cit, . p. 217.
24 Makine, Andreï, Le testament français, Op. Cit., p. 43.
25 Makine, Andreï, Ibidem, p. 122.
26 Makine, Andreï, Ibidem, p. 114.
27 Makine, Andreï, Ibidem, p. 115.
28 Makine, Andreï, Ibidem, p. 124.
29 Makine, Andreï, Ibidem, p. 126.
30 Makine, Andreï, Ibidem, p. 51. et 155.
31 Makine, Andreï, Ibidem, p. 54.
32 Vlakhov, Serguei ; Florine, Sider (C. Влахов, C. Флорин), Непереводимоевпереводе[L’intraduisible dans la traduction], М., 1986, pp. 416.
33 Makine, Andreï, La fille d’un héros de l’Union soviétique, Op. Cit., p. 210.
34 Makine, Andreï, Confession d’un porte-drapeau déchu, Op. Cit., p. 159.
35 Makine Andreï, Le crime d’Olga Arbélina, Paris, Mercure de France, 1998, p. 344.
36 Makine Andreï, Le testament français, Paris, Op. Cit., p. 343.
37 Makine, Andreï, La fille d’un héros de l’Union soviétique, Op. Cit., p. 210.
38 Makine Andreï, Le testament français, Op. Cit., p. 343.
39 Makine Andreï, Le testament français, Ibidem, p. 343.
40 Makine Andreï, Ibidem, p. 213.