L’état de l’enseignement du français à l’Université de Wrocław

Par Witold Ucherek
Publication en ligne le 10 février 2014

Résumé

W artykule opisane są działalność badawczo-naukowa w zakresie literatury i językoznawstwa francuskiego oraz nauczanie języka francuskiego jako obcego prowadzone w Instytucie Filologii Romańskiej Uniwersytetu Wrocławskiego. Po przedstawieniu historii i funkcjonowania Instytutu autor wskazuje główne dziedziny badań jego pracowników oraz omawia aktualne problemy związane ze studiami romanistycznymi.

L’article porte sur l’activité de recherche dans le domaine de la littérature et linguistique françaises ainsi que sur l’enseignement du français langue étrangère à l’Institut de Philologie Romane de l’Université de Wrocław (Pologne). Après avoir décrit l’histoire et le fonctionnement de cet établissement, l’auteur présente brièvement les principaux champs d’investigation scientifique de l’équipe enseignante et discute des problèmes actuels relatifs aux études françaises.

Mots-Clés

Texte intégral

Introduction

1L’objectif essentiel de ma communication est de présenter l’enseignement du français à l’Institut de Philologie Romane de l’Université de Wrocław. Il s'avérera donc indispensable d'évoquer l'acitivité de recherchemenée dans cet établissement, ne serait-ce que parce qu’il est difficile, voire tout simplement impossible, de « maintenir un niveau élevé dans la didactique du français langue étrangère sans une solide recherche sur la littérature, la linguistique, la culture »1. C’est pourquoi, après avoir évoqué certains événements historiques liés à la création et au fonctionnement de l’Institut, je caractériserai de façon succincte des recherches qu’on y mène pour aborder ensuite la problématique relative à l’enseignement du français.

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Institut de Philologie Romane à Wrocław

1. Les débuts des études romanes en Pologne

2À l’époque du partage de la Pologne (1795-1918), il y avait sur l’ancien territoire polonais trois grandes universités : de Cracovie, de Lvov et de Varsovie (la quatrième, celle de Vilnius, a été dissoute en 1832). Même si elles n’étaient pas officiellement polonaises, les professeurs et les étudiants y étaient majoritairement polonais2. Les études romanes y ont été créées tardivement, tout d’abord à Cracovie (1892)3, puis à Lvov (1897)4, enfin, peu après la reconstitution de la Pologne, à Varsovie (1919)5. Pendant l’Entre-deux-guerres, la philologie romane est introduite dans trois autres universités polonaises6.

3Auparavant, les Polonais partaient faire leurs études « néophilologiques » ailleurs et la ville de Wrocław, connue alors également sous son nom allemand de Breslau, était une de leurs destinations privilégiées. D’après Jerzy Falicki, dès les années ’70 du XIXe siècle, les Polonais étaient nombreux à y venir, et ce n’est pas seulement pour étudier les lettres slaves. En effet, plusieurs d’entre eux associaient les études en lettres polonaises avec celles en lettres romanes. En outre, parmi ces étudiants polonais, il y avait plus de romanistes que de germanistes7.

4Suite au déplacement des frontières effectué à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Breslau, appelée désormais Wrocław, s’est retrouvée dans le nouvel état polonais. En août 1945, une université polonaise y a été créée, suite à la dissolution de l’université allemande. Entre les deux établissements, il n’y avait aucune continuité historique.

2. L’historique des études françaises à l’Université de Wrocław

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Etudiants à l’Institut de Philologie Romane à Wrocław

5En 1945, la Chaire de Philologie Française8 (troisième filière universitaire d’études françaises en Pologne après celles de Cracovie et de Varsovie) est créée en même temps que l’Université de Wrocław ; les cours y débutent en février 1946. Sa création est possible grâce aux romanistes de Lvov. Il convient d’y citer avant tout le nom du célèbre linguiste Jerzy Kuryłowicz, élève de Edward Porębowicz (une lumière des études romanes à Lvov, directeur de la chaire entre 1897 et 1931), et aussi ceux de Zygmunt Czerny, Anna Nikliborcowa (ancienne assistante de Porębowicz) et Ewa Rzadkowska (élève et assistante de Czerny).

6À partir de l’année universitaire 1946-1947, chaque année, il y a, au total, une quarantaine d’étudiants. Jusqu’en 1953, 43 diplômes sont délivrés. Le premier doctorat, celui de Ewa Rzadkowska (« La technique romanesque de Flaubert »), est soutenu en 1949.

7À l’époque du stalinisme, pour des raisons purement politiques, on a décidé de limiter à deux le nombre des chaires de français en Pologne et c’est celle de Wrocław qui a été supprimée. Les derniers étudiants en français ont quitté l’Université en 1953, après quoi les enseignants se sont dispersés9.

8Suite au dégel politique du milieu des années ’50, en 1957, on a ouvert à l’Université de Wrocław une Chaire de Philologie Romane, dirigée au départ par le linguiste de renommée internationale Leon Zawadowski. On y donne d’abord des cours de langues et de littérature à des étudiants venant d’autres chaires ou instituts et on forme des assistants. Les premiers étudiants en philologie romane sont admis en 1960. En outre, dans les années ’60, on y crée un poste de lecteur de français (un des premiers est André Réau de l’Université de Poitiers).

9En 1973, la chaire, dans laquelle travaillent de plus en plus d’enseignants, change de statut et devient l’Institut de Philologie Romane10. À partir de 1978, il se compose de trois départements : de linguistique romane, de littératures romanes et de didactique des langues romanes11.

10Au début des années ’80, la grande politique a, pour la dernière fois, perturbé le fonctionnement de l’Institut. En effet, certains enseignants, militants du syndicat « Solidarność », ont été emprisonnés après que le général Wojciech Jaruzelski avait décrété la loi martiale (le 13 décembre 1981). Ensuite, en guise de représailles pour leur engagement anti-communiste, le recrutement des étudiants en lettres françaises a été arrêté en 1984 et 198512.

11Après 1978, on a plusieurs fois réorganisé l’Institut. Depuis mars 2013, il se compose de quatre départements (de linguistique française, de littérature et culture françaises et italiennes, de traductologie et d’études ibériques) et de deux laboratoires (de didactique de la langue française et de didactique des langues espagnole et portugaise). Au total, il y a à peu près 40 personnes du corps enseignant dont la moitié environ s’occupe des études françaises.

12Signalons encore que les filières de français sont maintenant beaucoup plus présentes en Pologne que juste après la seconde guerre. En effet, pour se limiter aux universités, dans 12 villes universitaires polonaises, on trouve 8 instituts (un à Cracovie, Gdańsk, Katowice, Poznań, Varsovie, Wrocław et deux à Lublin), 4 chaires (à Łódź, Opole, Szczecin et Toruń) et 2 départements (à Białystok et Cracovie). À cela s’ajoutent des sections françaises dans des Collèges de Formation des Maîtres de Langues Étrangères13 et des Écoles Nationales Supérieures d’Enseignement Professionnel, créées à partir de 1998.

3. Activité de recherche dans le domaine des études françaises

3.1. Littérature

3.1.1. Histoire et théorie de la littérature française

13Dès le milieu des années ’40, sous l’impulsion de Zygmunt Czerny, la recherche était centrée sur les techniques romanesques dans la littérature française des XIXe et XXe siècles. Au début des années ’50, pour des raisons administratives, on s’est intéressé à la période des Lumières.

14En effet, du temps du stalinisme, le gouvernement polonais exerce le pouvoir d'orientation et de décision non seulement sur l'économie, mais aussi sur l’activité scientifique des universités. C’est ainsi que, conformément au plan de 1952, les philologues de Wrocław (notamment ceux de la philologie polonaise) doivent s’occuper des Lumières, période considérée alors comme « progressiste » et valorisée positivement. Plus précisément, le sujet prévu pour nos romanistes est « Diderot en Pologne »14.

15Après la réactivation de l’Institut en 1957, l’intérêt porté au XVIIIe siècle ne diminue pas, comme en témoignent par exemple la thèse de doctorat d’Anna Nikliborcowa sur l’enseignement du français en Pologne au XVIII siècle (1962) ou la thèse d’habilitation de Mieczysława Sekrecka sur Louis-Claude de Saint-Martin (1968) ainsi que les travaux plus récents de Krystyna Gabryjelska, se focalisant tout d’abord sur les doctrines littéraires de cette époque et ensuite, sur le rôle des femmes dans la société du XVIIIe siècle. Cette dernière question est actuellement le centre d’intérêt de Tomasz Wysłobocki15.

16Quant aux autres périodes, il convient de citer en premier lieu la littérature du XXe siècle, étudiée entre autres par Jerzy Falicki, plus tard par Renata Modrzewska (Beckett). Vient ensuite la littérature du XIXe siècle à laquelle se sont voués par exemple Aleksander Labuda, Agata Sadkowska-Fidala, Tomasz Szymański ou Małgorzata Tomicka, et celle du XVIIe siècle dont s’occupe Maja Pawłowska qui a consacré sa thèse d’habilitation aux théories du roman au XVIIe siècle.

3.1.2. Littérature comparée

17La littérature dite comparée peut passer pour une spécificité de l’Institut entier. Le spiritus movens de ce courant, initié dans les années 197016, était Józef Heistein, directeur de l’Institut dans les années 1969-1991, intéressé entre autres par le phénomène des avant-gardes littéraires en Europe du XXe siècle, le théâtre symboliste et le roman antinaturaliste17. Pour ce qui est des littératures française et polonaise, en plus de nombreuses études de Heistein, il convient de mentionner par exemple des travaux de Małgorzata Tomicka sur l’attitude de la critique littéraire polonaise de la charnière des XIXe et XXe siècles vis-à-vis de la littérature française et les études de Justyna Łukaszewicz sur les sources françaises du théâtre de Franciszek Zabłocki18.

3.2. Linguistique

18Jusque dans les années ’70, les linguistes romanistes s’intéressent à des problèmes assez disparates. Vers le milieu de cette décennie commence à naître un intérêt croissant pour la linguistique contrastive qui sera désormais une autre spécialité de l’Institut. Ce courant contrastiviste est initié par Eugeniusz Ucherek qui se concentre sur la syntaxe des prépositions en français et en polonais et élabore une méthode de recherche basée sur la comparaison des textes originaux et de leurs traductions. La méthode en question a été appliquée entre autres à la rédaction d’un dictionnaire polonais-français des prépositions (1991) et d’un dictionnaire français-polonais des prépositions (1997). De nombreuses études d’Elżbieta Biardzka, Monika Grabowska, Stefan Kaufman, Anna Sakowska, Elżbieta Skibińska et Witold Ucherek s’inscrivent aussi dans le domaine de la linguistique contrastive.

19Il ne faut pas oublier non plus les études terminologiques, entamées dans la seconde moitié des années ’90 par Stefan Kaufman, qui découlent en quelque sorte de l’importance accordée à la traduction.

20Moins fréquents sont les travaux se plaçant dans le cadre plus étroit de la linguistique française. On doit y citer surtout Edmund Sikora et son étude des verbes de mouvement français selon les méthodes de la linguistique stratificationnelle (1992).

3.3. Traductologie

21Dans certains travaux des romanistes de Wrocław, dont les plus anciens remontent aux années ’90, on voit de plus en plus que la traduction, au départ fournisseur des données exploitées ensuite par la linguistique contrastive, la lexicographie bilingue ou la littérature comparée, devient un objet d’études à part. L’essor de la traductologie est lié en premier lieu à l’activité scientifique d’Elżbieta Skibińska19 dont les efforts organisationnels viennent d’être couronnés par la création au sein de l’Institut d’un département de traductologie20. Parmi ses collaborateurs, il y a entre autres Xavier Chantry, Jadwiga Cook, Kaja Gostkowska, Justyna Łukaszewicz, Natalia Paprocka, Regina Solová, Małgorzata Tomicka. Deux thèses de doctorat se situant dans ce domaine sont en cours (celles d’Agata Rębkowska et de Mirosław Karykowski).

3.4. Études sur le discours rapporté et/ou le récit de paroles

22Tout comme les études traductologiques, celles consacrées au discours rapporté, inspirées par Aleksander Wit Labuda, ont un caractère interdisciplinaire. Dans ce courant s’inscrivent notamment les recherches menées actuellement par Elżbieta Biardzka dont la thèse d’habilitation, publiée en 2009, porte sur les pratiques du discours rapporté dans le journal « Le Monde », par Joanna Jakubowska-Cichoń qui s’occupe dans sa thèse de doctorat (2010) du récit de paroles dans deux romans de Marguerite Duras et par Ewelina Marczak, auteur d’une thèse sur les didascalies narratives dans « Le Rouge et le Noir » (2013).

3.5. Didactique du français langue étrangère

23La méthodologie de l’enseignement du français langue étrangère est liée surtout aux personnes de Hanna Karaszewska et Monika Grabowska qui, depuis plusieurs années, consacrent à cette problématique leurs séminaires de master. De plus, Monika Grabowska aborde le sujet dans ses articles.

3.6. Colloques

24En parlant de l’activité de recherche, on ne peut pas oublier de nombreux colloques organisés à l’Institut de Philologie Romane depuis sa fondation. En nous limitant à des événements scientifiques relatifs aux études françaises qui ont eu lieu dans la décennie en cours, citons ici la XIVe rencontre des spécialistes de l’ancienne littérature romane (2011) et trois colloques internationaux : « Histoire et littérature : le roman historique de Madame de Lafayette à Jonathan Littell » (2012), « La voix du traducteur à l'école » (2013) et le colloque linguistique et littéraire « Au carrefour des sens » (2013)21.

3.7. « Romanica Wratislaviensia »

25En 1968, paraît le premier numéro de « Romanica Wratislaviensia », revue de l’Institut de Philologie Romane. La série, dirigée tour à tour par Leon Zawadowski (1968), Mieczysława Sekrecka (1969-1975), Józef Heistein (1977-1997), Edmund Sikora (1997-2002) et Elżbieta Skibińska (depuis 2003), est publiée par la Maison d’Édition de l’Université de Wrocław ; le LXe numéro est sorti à la fin de l’année 201322.

4. Système d’enseignement

26Depuis le début des années ’60 jusqu’au tournant des années ’80, les études françaises sont une formation indivisée, se déroulant le plus souvent sur 5 ans. Dès 1991, on commence à mettre en place le système « 3 + 2 ». Le premier examen de licence est organisé en 1994. L’année suivante, la Faculté Philologique (i.e. faculté des lettres et langues) de l’Université de Wrocław ouvre une école doctorale (quadriennale). Ainsi, le passage au système « licence, master, doctorat » est achevé.

27En outre, dans la seconde moitié des années ’90 on met en place les études de weekend (les cours se déroulent le samedi). Cette formation, adressée aux titulaires d’une licence de français, est payante. Au départ, les effectifs atteignent facilement 80 étudiants par an, mais au bout de quelques années on commence à observer leur baisse. Aujourd’hui, ces effectifs ne dépassent pas une douzaine d’étudiants par an si bien que l’on ne peut ouvrir qu’un seul séminaire de master.

28En plus, depuis quelques années, il existe aussi une formation post-diplôme de traduction qui dure un an et qui est payante. Y sont admis des candidats titulaires d’une licence ou d’un master. Le groupe d’étudiants choisissant le couple de langues polonais-français compte, chaque année, une dizaine de personnes.

5. Principaux défis actuels

5.1. Études de licence

5.1.1. Absence de sélection des candidats

29La Pologne est un pays de plus en plus touché par une dramatique crise démographique : on estime qu’en 2013, le taux de fécondité sera de 1,28 enfant par femme ce qui donnerait au pays la 212e place sur les 224 pays où on fait ce calcul. Les conséquences de cet état de choses se voient de plus en plus dans les universités polonaises qui, depuis quelques années, subissent une baisse d’effectifs. En effet, il ressort d’un rapport récent du Ministère de la Science et de l’Éducation Supérieure polonais que dans l’année universitaire 2005/2006, il y avait en Pologne 1,95 million d’étudiants tandis que dans l’année 2012/2013, ils n’étaient plus que 1,67 million. Pire encore, le ministère estime que cette tendance ira s’aggravant jusqu’en 2023, l’année où il n’y aura plus que 1,25 million d’étudiants23.

30Certes, les premières victimes en sont les établissements privés et payants ainsi que les Collèges de Formation des Maîtres de Langues Étrangères, mentionnés plus haut (cf. note 13). Cependant, les filières françaises des universités, y compris celle de Wrocław, sont également touchées. Concrètement, à l’Institut de Philologie Romane, la sélection des candidats en français devient illusoire puisque pratiquement tous ceux qui présentent leurs dossiers, soit environ 80-90 personnes par an, sont reçus.

5.1.2. Abandon des études

31Un autre problème, étroitement lié au premier, consiste en la fuite des étudiants. Ce phénomène est apparu suite à la réforme de 2005 qui a supprimé les concours d’entrée à l’université. Avant, il suffisait à l’Institut de recruter, en fonction du potentiel didactique et de l’infrastructure, environ 50-60 personnes. Or, parfois, il y avait jusqu’à trois candidats pour une place. Le fait d’être reçu au terme d’un examen d’entrée auquel les lycéens, conscients de leurs choix, se préparaient pendant plusieurs mois, voire années, était alors considéré comme une véritable réussite si bien que quasiment personne n’arrêtait les études de son propre gré. En revanche, après 2005, sous l’effet conjugué de la réforme et des changements démographiques, les jeunes ne sont pas vraiment obligés à faire un grand effort pour devenir étudiants ce qui fait qu’ils tiennent moins à leurs études. Aujourd’hui, seulement environ 50-60% des candidats en français admis à l’Institut arrivent jusqu’à la licence. C’est justement pour diminuer les conséquences de cet abandon des études, surtout au cours de la première année, que l’on doit recruter beaucoup plus de candidats. Toutefois, il n’est pas facile de les trouver.

5.1.3. Baisse du niveau de français

32À l’époque des concours d’entrée, les candidats devaient passer une épreuve en français et on recevait des jeunes qui parlaient déjà assez bien la langue qu’ils allaient étudier. En 2005, on a imposé aux universités le recrutement sur résultats du baccalauréat. Or, en Pologne, le français était et est toujours peu présent dans l’enseignement primaire et secondaire. Il s’ensuit qu’il très rarement choisi au baccalauréat. Ainsi, en 2012, 2490 élèves sur un total de 342 531 élèves, soit moins de 0,8% des bacheliers, passent l’épreuve du français (pour 1241 d’entre eux c’est une langue obligatoire et pour 1249, c’est une matière supplémentaire) dont 870 passent non seulement le niveau de base, mais aussi le niveau élargi (matière supplémentaire)24. Pareillement, en 2013, moins de 1% de bacheliers ont choisi le français, tout comme dans les années précédentes.

33Par conséquent, le nombre des candidats en français a commencé à baisser de sorte que les filières françaises se sont mises une à une à recruter des jeunes sans aucune connaissance du français. C’est ainsi que l’Institut de Philologie Romane de Wrocław a ouvert ses portes à un groupe de débutants en 200825. Aujourd’hui, la moitié des candidats admis ne parle pas du tout ou bien, dans le cas des faux-débutants, parle très peu le français. Cette nouvelle réalité a entraîné une refonte fondamentale des maquettes d’enseignement en vue d’égaliser le niveau de connaissances en français avant l’examen de licence, mais les résultats de ce dernier témoignent d’une certaine baisse de la maîtrise du français.

34Par ailleurs, cette baisse du niveau de langue est partiellement due à la conception du nouveau baccalauréat qui privilégie la compétence communicative au détriment de la qualité de l’expression en langue étrangère. En plus, le barème y est établi à seulement 30%, seuil qui démotive visiblement certains jeunes gens.

35Enfin, on constate que l’intérêt général pour le français n’est pas grand en Pologne et que même l’entrée du pays dans l’Union Européenne en 2004 n’a pas provoqué de changement d’attitude envers cette langue. C’est ainsi que le plus souvent, on commence à l’apprendre seulement au lycée. Or, en vertu de la réforme de 1999, qui a introduit les collèges, les 4 années de lycée sont passées à 3, temps insuffisant pour atteindre un bon niveau de langue, du moins dans le contexte scolaire. Il va sans dire que cet état de choses a un impact direct sur le niveau des étudiants en français26.

5.2. Études de master

36En une dizaine d’années, le nombre d’étudiants en master a baissé de moitié. À présent, on arrive à recruter que 20 à 25 candidats. La possession du diplôme de licence est actuellement l’unique critère d’admission (par le passé, pour être admis, il fallait être titulaire d’un diplôme avec au moins la mention « bien »).

37Mise à part la crise démographique, parmi les raisons de cet état de choses il y a une plus grande mobilité des jeunes possible grâce à l’adhésion de la Pologne dans  l’UE et dans l’espace Schengen ainsi qu’à l’enrichissement général des Polonais. En effet, certains de nos étudiants, après avoir appris le français et s’être perfectionné en l’anglais, préfèrent continuer leurs études en master dans un pays francophone ou anglophone.

38En outre, le système de Bologne leur permet de changer de filière après la licence, ce dont ils profitent parfois en choisissant d’autres études, que ce soit en Pologne ou à l’étranger.

39Ensuite, on constate que les attentes des étudiants changent. En général, ils s’intéressent de moins en moins à la littérature et/ou à la linguistique et en viennent à critiquer les programmes d’études jugés trop « philologiques ». En fait, beaucoup s’inscrivent en lettres françaises juste pour apprendre le français et s’initier à une autre langue romane, tout en considérant l’université comme une sorte d’école de langue, à la fois bonne et gratuite, qui délivre en plus un diplôme. Assez souvent, ils font des études parallèles, par exemple en droit, en économie ou en lettres anglaises, pour avoir un bon métier, et c’est uniquement ce second cursus qu’ils continuent jusqu’au master. Cette pratique, tout à fait exceptionnelle il y a encore une vingtaine d’années, est devenue dernièrement si courante que pour réduire le phénomène, le Ministère de la Science et de l’Éducation Supérieure polonais a décidé qu’à partir de l’année 2013-2014, il faudrait acquitter les frais de scolarité pour le second cursus.

40Ainsi, les étudiants d’aujourd’hui se montrent plus pragmatiques que les générations plus anciennes. Ils connaissent la situation sur le marché du travail et voient bien qu’une formation universitaire générale s’avère insuffisante. Pour répondre, ne serait-ce que partiellement, à leurs besoins de professionnalisation des études, on a fini par supprimer, en 2013, les études générales en master. Désormais, dès leur admission, les étudiants doivent choisir l’une des deux spécialisations : « Traductologie » ou « Philologue dans un environnement numérique ». En plus, facultativement, ils peuvent s’inscrire en spécialisation pédagogique « Préparation au métier d’enseignant », qui a toujours existé.

6. Le français enseigné en dehors de l’Institut de Philologie Romane

41À l’Université de Wrocław, il existe un centre d’enseignement pratique des langues étrangères, accessible à tous les étudiants. Toutefois, la section des langues romanes ne se compose que de six lectrices, qui, dans le meilleur des cas, peuvent donner environ 2500 heures de cours par an. Il s’agit des cours des trois langues romanes, à savoir de l’espagnol, de l’italien et du français. Parmi elles, c’est l’espagnol qui semble être le plus populaire auprès des étudiants.

42En outre, il arrive qu’à titre exceptionnel, un institut embauche son propre lecteur de français. C’est ainsi qu’il y en a un par exemple à l’Institut de Philologie Anglaise.

7. Conclusion

43Plus d’un demi-siècle après sa création, l’existence de l’Institut de Philologie Romane au sein des structures de l’Université de Wrocław n’est plus menacée. Au fil du temps, l’Institut est devenu un centre important d’études françaises, bien présent dans le paysage scientifique de la Pologne. Son principal souci est à présent une baisse d’effectif des étudiants, aussi bien en licence qu’en master, causée avant tout par une forte crise démographique, mais aussi par des facteurs politiques et administratifs. Pour y remédier, certaines mesures ont été prises, telles l’admission en licence des débutants en français ou une tentative de professionnalisation des études en master. D’autres mesures seront sans doute indispensables pour rendre notre offre de formation encore plus attrayante.

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Notes

1 Marcela Świątkowska, « La philologie romane à Cracovie : tradition et enjeux du XXIe siècle », in Giermak-Zielińska, Teresa, Naliwajek, Zbigniew et Żurowska, Joanna (éds),Les études romanes/françaises hier et aujourd’hui : 90 ans des études romanes à l’Université de Varsovie, Warszawa, Wydawnictwo Uniwersytetu Warszawskiego, 2011, p. 75.

2 Cf. Jerzy Falicki, « O potrzebie badań nad dziejami polskiej romanistyki » [À propos de la nécessité des recherches sur l’histoire des études romanes en Pologne], in Romanica Wratislaviensia, no XXVII, 1987, p. 18-19.

3 Pour plus d’informations sur les études françaises à l’Université Jagellonne de Cracovie, voir Marcela Świątkowska, op. cit., p. 73-78.

4  1899 selon Jan Goldman, La Philologie romane en Pologne, Kraków, Gebethner i Wolff, 1937.

5 Sur les études françaises à l’Université de Varsovie, voir Zbigniew Naliwajek et Joanna Żurowska, « Bref aperçu historique. 1919-2009 », in Giermak-Zielińska, Teresa, Naliwajek, Zbigniew et Żurowska, Joanna (éds),op. cit., p. 109-119.

6  Cf. Jerzy Falicki, « Polscy romaniści na dawnym uniwersytecie wrocławskim » [Les romanistes polonais à l’ancienne université de Wrocław], Kwartalnik Neofilologiczny, 1958, no V, p. 135.

7 Cf. Jerzy Falicki, op. cit., p. 131-135.

8 L’unité de base d’une université polonaise est une faculté (en polonais, wydział ; sauf mention contraire, toutes les traductions vers le français sont celles de l’auteur). Au sein d’une faculté, on peut créer des instituts (instytut) ou bien des chaires (katedra), qui sont plus petites qu’un institut. Ainsi, employé dans ce sens, le mot  « institut » désigne un organisme universitaire et non pas un établissement culturel à l'étranger (cf. l’Institut Polonais à Paris ou l’Institut Français à Varsovie).

9 Pour plus d’informations sur la période 1945-1953, voir Ewa Kulak, « Między komparatystyką i przekładoznawstwem : romanistyka wrocławska w latach powojennych » [Entre les recherches comparatives et la traductologie : les études romanes à Wrocław dans les années d’après-guerre], in Skibińska, Elżbieta et Cieński, Marcin (éds), Język – Stereotyp – Przekład, Wrocław, Dolnośląskie Wydawnictwo Edukacyjne, 2002, p. 15-16.

10 En polonais, Instytut Filologii Romańskiej. Une des difficultés à traduire cette appellation en français découle du fait que pour un francophone, le mot « philologie » fait penser surtout à des études classiques (latin, grec) et non pas aux lettres en général. C’est pourquoi dans la traduction en français, ce mot est parfois rendu par le mot « études » ; on parle alors de l’Institut d’études romanes, comme le font par exemple Joanna Jakubowska-Cichoń et Natalia Paprocka dans leur article « Sous le signe de l’interdisciplinarité : recherches en littérature et linguistique françaises à l’Université de Wrocław au début du XXIe siècle », in Jaroszewska, Teresa (éd.), Les études françaises dans les pays de Visegrád : histoire, présent et avenir, Łask, Oficyna Wydawnicza LEKSEM, 2013, p. 49-58.

11 Un département (en polonais, zakład), est une petite unité que l’on peut créer à l’intérieur d’un institut ou d’une chaire.

12 À propos du fonctionnement de l’Institut dans la période 1957-2001, voir aussi Ewa Kulak, op. cit., p. 16-18.

13 Plusieurs dizaines de ces établissements ont été ouverts en 1990 pour former, en trois ans, des enseignants de langues vivantes (licenciés ès lettres), notamment de l’anglais, de l’allemand et du français. Ces dernières années, leur nombre, et surtout le nombre de leurs effectifs, a décru. Le recrutement des candidats a été finalement arrêté en 2013 et la suppression définitive de ces Collèges est prévue pour 2015.

14 Pour plus de détails, voir Ewa Kulak, op. cit., p. 19.

15 Les listes de publications de la majorité des enseignants et enseignants-chercheurs de l’Institut sont consultables sur le site http://www.ifr.uni.wroc.pl/pl/nasz-instytut/pracownicy.html (il faut choisir le nom de la personne, puis accéder à l’onglet « Publikacje »).

16 À propos de la tradition comparatiste, voir aussi Jerzy Falicki, « Débuts des études comparatistes à Wrocław et leurs motivations », in Kupisz, Kazimierz (éd.), Ronsard et Kochanowski, Actes du colloque international organisé par la Chaire de Philologie Romane, 22-24 octobre 1984, Łódź, WUL, Acta Universitatis Lodziensis, « Folia Litteraria », n° 20, Romanica, 1987, p. 227-232.

17 Sur l’activité scientifique et administrative de Józef Heistein, voir Aleksander Wit Labuda « Józef Heistein. Notice biographique et bibliographie des travaux », Romanica Wratislaviensia, no XLI, 1996, p. 7-15.

18 Au sujet des études littéraires menées à l’Institut, voir aussi Józef Heistein, « Les directions de recherches à l’Institut de Philologie Romane »,Romanica Wratislaviensia, no XXVII, 1987, p. 7-9. 

19 Voir son article « Les études romanes en Pologne : la traduction dans la recherche et dans l’enseignement », in Giermak-Zielińska, Teresa,  Naliwajek, Zbigniew et Żurowska, Joanna (éds),op. cit., p. 79-86.

20 Pour en savoir plus, voir Joanna Jakubowska-Cichoń et Natalia Paprocka, op. cit.

21 Pour plus d’information sur les derniers colloques ainsi que sur ceux à venir, voir http://www.ifr.uni.wroc.pl/pl/badania-naukowe/konferencje.html.

22 Les tables de matière de tous les numéros sont consultables sur le site   http://www.ifr.uni.wroc.pl/pl/badania-naukowe/czasopisma/romanica-wratislaviensia/numery-pisma.html.

23 Ministerstwo Nauki i Szkolnictwa Wyższego, « Szkolnictwo Wyższe w Polsce » [Éducation supérieure en Pologne], 22.07.2013, p. 5-8, [en ligne],
<http://www.nauka.gov.pl/g2/oryginal/2013_07/0695136d37bd577c8ab03acc5c59a1f6.pdf> (consulté le 13 octobre 2013).

24 « Sprawozdanie z egzaminu maturalnego w 2012 roku » [Rapport de l’examen de baccalauréat en 2012], p. 6-8, [en ligne], <http://www.bip.cke.edu.pl/?cid=101&bip_id=1018> (consulté le 13 octobre 2013).

25 À ce propos, voir Magdalena Dańko, « Le groupe de débutants en français à l’Institut de Philologie Romane de Wrocław, un défi à relever », in Grzmil-Tylutki, Halina et Krakowska-Krzemińska, Ewa (éds), Enseigner le FLE aux débutants à la philologie romane. Nouveaux défis, Kraków, Wydawnictwo Uniwersytetu Jagiellońskiego, 2010, p. 63-70.

26 Pour plus d’information sur les conséquences des dernières réformes du système d’éducation polonais sur le nombre de candidats en philologie française et sur la qualité de leur français, voir Alicja Sobczak, « L’impact des réformes scolaires sur les effectifs d’étudiants en philologie romane et leur niveau de langue à l’entrée de l’Université », in Jaroszewska, Teresa (éd.), Le français dans l’enseignement scolaire et universitaire. État des lieux et nouvelles solutions, Łask, Oficyna Wydawnicza LEKSEM, 2010, p. 103-111.

Pour citer ce document

Par Witold Ucherek, «L’état de l’enseignement du français à l’Université de Wrocław», Revue du Centre Européen d'Etudes Slaves [En ligne], Enseignement du français dans les pays slaves, Numéro 3, La revue, mis à jour le : 31/01/2022, URL : https://etudesslaves.edel.univ-poitiers.fr:443/etudesslaves/index.php?id=611.

Quelques mots à propos de :  Witold Ucherek

Witold Ucherek est maître de conférences à l’Institut de Philologie Romane de l’Université de Wrocław (Pologne). Il travaille au Département de Linguistique Française et se spécialise dans les recherches contrastives franco-polonaises portant avant tout sur les prépositions et la lexicographie bilingue. Il est auteur du livre « Polskie ekwiwalenty tłumaczeniowe francuskich przyimków temporalnych z rzeczownikowym wykładnikiem aspektu » [« Les équivalents de traduction polonais des prépositions te ...