Le rôle des croyances païennes dans le maintien de l’identité culturelle chez les Slaves du Sud à l’époque contemporaine

Par Sanja Boskovic
Publication en ligne le 19 avril 2012

Résumé

Certains rites annuels, comme la fête du village ou la fête du saint patron de la famille, qui tirent leur origine des vieilles croyances slaves, demeurent toujours dans le milieu rural serbe d’aujourd’hui. Leur constance et leur vivacité soulignent leur importance dans la formation et le maintien de l’identité culturelle au sein de cette famille des Slaves du Sud. Ces coutumes qui ont survécu aux fortes pressions de la christianisation que l’Eglise byzantine exerça sur les peuples balkaniques au IXème et Xème siècles, montre leur solidité même à l’époque contemporaine. En tenant tête à l’esprit scientifique, qui prive la tradition de son aspect religieux, ainsi qu’aux effets néfastes de l’idéologie matérialiste de la période communiste yougoslave, ces fêtes agraires deviennent une sorte de refuge ou des modèles pérennes de conservation del’identité culturelle et dela spécificité ethnique.

Rituali, poput preslave ili krsne slave, koji inače vode poreklo iz prehrišćanskih slovenskih verovanja, još uvek su aktuelni posebno u srpskim ruralnim područjima. Upornost kojom opstaju i kojom se održavaju ukazuje na važnost njihovih kulturoloških matrica u odnosu na formiranje i očuvanje kulturnog identiteta unutar ove porodice Južnih Slovena. Ovi običaji koji su umakli pritiscima Vizantije i procesu hrišćanizacije, koja se odvijala na području Balkana izmedju IX i X veka, pokazuju svoju temeljnu zasnovanost i u savremenom dobu. Suprotstavljajući se racionalnom duhu nauke, koji tradiciju odvaja od njene religijske zaledjine, kao i materijalističkoj ideologiji iz komunističkog perioda, prisutnoj na prostorima nekadašnje Jugoslavije, kolektivne proslave koje se organizuju po selima postaju neka vrsta pribežišta u večne modele koji omogućavaju da se sačuva kulturni identitet i etnička specifičnost.

Mots-Clés

Texte intégral

Introduction

1Certains rites annuels comme la fête du village ou la fête du saint patron de la famille, qui tirent leur origine des vieilles croyances slaves, demeurent toujours dans le milieu rural serbe d’aujourd’hui. Leur constance et leur vivacité soulignent leur importance dans la formation et le maintien de l’identité culturelle au sein de cette famille des Slaves du Sud.

2Ces coutumes qui ont survécu aux fortes pressions de la christianisation que l’Eglise byzantine effectue sur les tribus balkaniques aux IXème et Xème siècles, montre leur solidité même à l’époque contemporaine. En faisant face à l’esprit scientifique qui prive la tradition de son aspect religieux ainsi qu’aux effets néfastes de l’idéologie matérialiste de la période communiste yougoslave, ces fêtes agraires deviennent une sorte de refuge ou de modèles éternels qui permettent de conserver l’identité culturelle et la spécificité ethnique.

3Cette étude à la fois anthropologique et sociologique vise à comprendre le rôle des formes cultuelles dans la structuration et la préservation de l’identité dans la société rurale serbe. Rappelons-nous que, de tous les Slaves, les Slaves du Sud ont été les premiers à se convertir – dès le IXème siècle – au christianisme1. La tâche difficile de la conversion de ces tribus a été confiée à deux frères, Constantin et Méthode qui, avant de partir en mission, créent l’alphabet slave et traduisent les textes évangéliques grecs en vieux slavon. Les missionnaires byzantins réussissent à convaincre le pape Adrien II, en 867, d’autoriser l’usage d’une liturgie slave2. Grâce à cette décision et au travail des traducteurs, les Slaves balkaniques ont trouvé leur place dans la communauté chrétienne de l’époque. Influencés par la culture byzantine, les Serbes comme les Bulgares et les Russes vont créer leur culte et leur église authentiques. La période entre le XIème et le XVème siècle est une période particulièrement florissante pour les Serbes, leur culture et leur civilisation.

1. Les traces de croyances païennes

4Cependant les Serbes n’abandonnent pas d’une manière ferme et définitive leur religion païenne. Au contraire, la ténacité de leurs vieilles coutumes, qui persistent en dépit des fortes pressions d’un système religieux beaucoup plus développé, force les missionnaires chrétiens àaccepter certains éléments de leurs vieilles croyances et à les intégrer dans les rites chrétiens. C’est ainsi que les Serbes gardent l’image de leur dieu païen – leur deus dator – en la transférant sur quatre figures de saints chrétiens de la période d’hiver : St Mrata, St Michel Archange (Arhandjel), St Jean (Jovan) et St Sava. Selon Veselin Čajkanović, St Sava incarne parfaitement l’image  de Dabog, le dieu suprême des Serbes3 ; il est son successeur chrétien.

5De la même façon, la fête du saint patron de la famille, la slava, tire son origine d’un culte païen consacré aux premiers ancêtres. Elle s’hérite de père en fils et joue un rôle capital dans la constitution de l’identité de chaque membre de la famille. Etant donné que ce rite était important pour les païens, il évolue en célébration du saint chrétien qui protège la famille. Sous les noms des St Nicolas, St George, St Jean etc., se cachent les vieux cultes slaves qui consistent à faire un gâteau de céréales (slavski kolač) et depuis l’époque chrétienne à allumer une bougie (slavska sveća).

6A la différence des fêtes du saint patron de la famille où chaque famille a son propre patron, son premier ancêtre qui la protège, la fête du saint protecteur du village est collective et concerne tous les villageois. Cette coutume, nommée Preslava, est issue d’une célébration païenne consacrée au fondateur et au protecteur du village. Puisque le devoir de chaque maître demaison est d’immoler un animal (un agneau ou un porc) en l’honneur du protecteur divin, on peut supposer que ce rite était, à l’époque païenne, consacré à une divinité pastorale qui protégeait les bergers et leurs troupeaux. Avec l’ère chrétienne, ce culte change de visage et se transforme en célébration d’un saint chrétien, propre à chaque village, qui apporte sa bénédiction aux habitants.

2. Le fonctionnement des vieux rites à l’époque contemporaine

7Ce qui nous intéresse et ce qui est l’objet de notre étude, c’est de voir le fonctionnement de ces cultes à l’époque moderne. La crise d’identité qui touche, en général, la civilisation paysanne européenne au XXème siècle, chez les Serbes, est due, d’une part, au développement industriel, technique et scientifique ; d’autre part, à l’influence de l’esprit à la fois matérialiste et athée de l’idéologie communiste. Les vieilles coutumes sont menacées et en voie de disparition. Cependant, malgré le processus de démythification des formes religieuses, elles se montrent plus résistantes qu’on ne le croyait. Même vidés de leur contenu religieux, ces rites offrant un schéma éprouvé, une structure purement formelle, continuent à maintenir la spécificité ethnique de cette partie des Slaves du Sud.

8Cela veut dire que la conscience religieuse qui inspirait depuis des siècles le comportement traditionnel de la communauté rurale serbe se voit refoulée et laisse la place à la naissance d’une conscience rituelle. Pour entretenir l’identité culturelle, il n’est plus nécessaire de croire aux postulats religieux ; il suffit de respecter et d’appliquer leurs formes rituelles.

9Les fêtes religieuses familiales ou collectives deviennent ainsi des modèles de comportement social dans lesquels chaque membre de la communauté paysanne se reconnaît.

10Le conservatisme issu de la fidélité des paysans serbes aux modèles cultuels fait que les fêtes qu’ils pratiquent ne sont pas toujours compatibles avec la réalité qu’ils vivent. Pour illustrer ce contraste, nous allons citer quelques exemples d’attitude exigée par les coutumes traditionnelles.

11La fête du village4 consiste à immoler un animal et, par exemple, dans un village de 200 maisons, chaque chef de famille le fait régulièrement. On immole donc deux cents moutons et parfois aussi quelques porcs. Bien que les familles ne soient plus aussi nombreuses qu’au siècle dernier ou même avant, on prépare le repas de fête comme s’il y avait des centaines d’invités. L’abondance de la nourriture qui fait partie de l’hybris métaphysique de chaque fête religieuse ne trouve plus son utilitédans la vie des paysans. Lorsqu’on essaye de leur expliquer qu’ils pourraient célébrer leur saint protecteur du village en achetant beaucoup moins de viande pour leur repas festif, c’est-à-dire qu’on essaye de leur dire qu’il faudrait accommoder leur coutume traditionnelle aux besoins réels et concrets, ils ne sont pas en mesure de le comprendre. Pour eux, l’important, c’est d’appliquer strictement le rite comme il était à l’origine. En même temps, ils ne sont plus conscients de la signification religieuse de leur fête. Si on leur pose la question quelle est la signification de la Preslava, la fête du village, ils répondent : c’est le jour où on immole l’agneau ou le porc et souvent les deux.

3. Les fêtes profanes marquées par la tradition païenne slave

12Parmi les fêtes profanes qui sont également marquées par les vieilles croyances slaves on distingue celle qui est liée au rite de l’accompagnement des jeunes recruesde l’armée et une autre consacrée à la célébration des noces5.

13Le rite de l’accompagnement instauré au cours du XXème siècle est calqué sur l’image traditionnelle du soldat décrite dans la poésie épique. La figure du soldat occupe une des places centrales dans l’imaginaire collectif. Elle reflète non seulement les valeurs de la morale patriarcale de cette société mais également son expérience historique profondément marquée par les guerres menées contre les envahisseurs turcs et austro-hongrois. Dans ce sens, la fête de l’accompagnement des recrues exprime les sentiments de fierté  et de joie de la famille de pouvoir montrer que sa descendance est assurée et en bonne santé, capable de faire son service militaire. Pour cette raison, le chef de famille organise une fête et invite beaucoup de monde : cent, deux cents, et parfois cinq cents invités. Car, plus il y a de monde, plus la famille et la maison se montrent importantes et puissantes. On loue et dresse une énorme tente dans la cour avec des tables, des chaises, des assiettes et des couverts. La maison paye aussi les musiciens qui jouent des chansons folkloriques. On prépare la nourriture et les boissons, mais en même temps on reçoit beaucoup de cadeaux. Selon le rite, chaque invité doit apporter un agneau ou un porc rôti, de l’argent pour le futur soldat, des gâteaux, de l’eau de vie et à la fin une couverture de laine. Une telle organisation illustre que l’habitude d’apporter des cadeaux jouait un rôle constructif dans l’économie du village. Puisque, l’accompagnement du soldat à l’armée représente un grand événement pour la famille, tous les villageois se chargent de l’aider en participant avec leurs dons. La nourriture apportée sera mangée car la fête dure trois jours et deux nuits sans interruption. Une partie de l’argent offert au futur soldat sert à couvrir les frais de la fête et l’autre partie appartient au conscrit et il l’utilise comme argent de poche pendant son service militaire. Mais, à l’époque contemporaine où les futurs soldats ne vont pas au front mais dans les casernes bien chaudes, qu’est ce qu’on fait avec toutes ces couvertures de laine ? Où est-ce qu’on les garde ? Un fait ancien est certainement à l’origine de cette étrange habitude: pour les recrutes partant à la guerre les couvertures, très souvent tissées à la main, leur permettaient de se protéger contre le froid. Aujourd’hui, les paysans achètent des couvertures sans se demander à quoi ça va servir. Tout ce qui compte pour eux, c’est d’être fidèles d’une manière rituelle aux mœurs anciennes.

14La dernière décennie du XXème siècle a été particulièrement pénible pour les Serbes, car la guerre ravageait leur pays. Sans s’en rendre compte, la population rurale s’est trouvée dans une situation pleine de paradoxes. Les paysans continuaient à fêter leur adieu rituel aux recrues, des jours et des nuits entières la musique chantant le courage héroïque de leurs ancêtres envahissant les collines, mais, en même temps, ils refusaient d’envoyer leurs enfants au front. Ils étaient prêts à évoquer rituellement l’image de combattants épiques tandis que l’idée de faire de leurs propres fils des soldats mythiques leur était étrangère.

15On peut dire que l’incompatibilité des coutumes traditionnelles au mode de vie d’aujourd’hui est encore plus évidente dans la fête des noces. C’est aussi une fête originaire de la vieille religion et notamment du rite consacré à la célébration du mariage. Au même titre que les Grecs, les Romains et les Germains, les Serbes6 païens connaissaient les divinités de l’amour et du mariage. Avec l’évangélisation, leur vieux culte s’enrichit de la vénération de la chasteté de la jeune mariée. Selon les mœurs traditionnelles, dès la naissance d’une fille, la famille commence à préparer sa dot. En même temps, les vieilles femmes, connues dans les villages comme les marieuses, jouent un rôle important dans le rite des fiançailles. Elles s’entremettent pour faciliter les mariages et discuter des conditions.

16La célébration des noces, la structure de la fête et son organisation est très semblable à celle préparée pour le rite de l’accompagnement des soldats. Les villageois apportent leurs dons, le maître de la maison prépare la tente et autres accessoires. Le nombre d’invités, comme auparavant, illustre la puissance et la réputation de la maison. Parfois, les deux familles concernées se réunissent et organisent la fête qui dure trois jours et trois nuits. Ce qui contredit cette célébration traditionnelle, c’est d’abord le fait que le rite prescrit par la tradition s’applique au moment où une partie de ces mariages se termine en divorce. Le désaccord est encore plus profond lorsqu’on fête les noces d’une manière pompeuse tandis que les mariés se sont déjà installés depuis un ou deux ans dans la maison du futur mari et ils ont déjà eu un ou plusieurs enfants. Une situation un peu bizarre et pourtant, pour les paysans, toujours cohérente.

17Le conservatisme de la population rurale serbe se reflète également dans le choix de la nourriture réservée aux repas de fête. Non seulement le menu est traditionnel, mais il reste toujours le même. A n’importe quelle saison et à toutes sortes de fêtes on sert les mêmes plats et dans le même ordre. Puisque les paysans respectent cet ordre en tant que  règle imposée par la tradition, ils ont inventé un mot pour l’illustrer : redno. Redno signifie à la fois ce qui est prescrit par l’ordre traditionnel et ce qui se déroule dans l’ordre habituel. Le repas festif possède son protocole et son menu immuables : on sert d’abord le café. Car offrir le café est un geste qui fait partie du rite de l’hospitalité7, rite important pour les Slaves balkaniques, et qui exprime le désir de l’hôte que l’invité se sente bienvenu à la maison. Ensuite on sert la soupe de poulet, suivie de la choucroute garnie de charcuterie ; le plat de résistance est le porc et l’agneau rôtis servis avec de la salade. Le repas qui est régulièrement accompagné d’eau de vie de prune et de bière se termine avec les gâteaux et le café.

4. Conclusion

18Pour conclure, on peut dire que l’expression redno employée pour décrire l’état d’âme d’une population traditionaliste secouée par les acquis de la civilisation moderne illustre en même temps ses efforts inconscients pour préserver son identité en ritualisant sa tradition.

19Puisque le rite n’est plus conçu comme le geste sacré qui transfère une réalité mythique et religieuse dans le monde profane et concret, il évolue en forme de geste technique ; il devient un moyen pratique destiné à maintenir la tradition et l’appartenance culturelle. Même si certains rites ne sont plus en accord avec les nouvelles conditions de vie, et même s’ils ne sont plus liés aux croyances religieuses, leur maintien dans la communauté paysanne prouve leur importance dans la constitution de l’identité individuelle et collective. En les utilisant de temps en temps comme des masques cultuels, cette population des Slaves du Sud, même déguisée, part ainsi à la recherche de ses origines et de son identité ethnique.

Bibliographie

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Čajkanović, V., Stara srpska religija i mitologija, [La religion et la mythologie anciennes serbes], Beograd, SKZ, 1994, 2ème éd.

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Duthilleul, P., L’évangélisation des Slaves, Cyrille et Méthode, Paris, Desclée & Cie, Editeurs, 1963.

Dvornik, F., Les Slaves, Paris, Seuil, 1970.

Petrović, S. Mitologija, magija, običaji, [Mythologie, magie, coutumes], Niš, Prosveta, 2000.

Tolstoj, S. M., Radenković, Lj., (sous dir.), Slovenska mitologija, Enciklopedijski rečnik, [La mythologie slave. Le dictionnaire encyclopédique], Beograd, Zepter, 2001.

Notes

1 P. Duthilleul, L’évangélisation des Slaves, Cyrille et Méthode, Paris, Desclée & Cie, Editeurs, 1963, p. 61-66.

2 F. Conte, Les Slaves, Paris, Albin Michel, 1996, Bibliothèque de « L’évolution de l’Humanité », p. 515.

3  Veselin Čajkanović, O vrhovnom bogu u staroj srpskoj religiji, [Sur le dieu suprême dans la vieille religion serbe], Belgrad, SKZ, 1994, 2éd., 396.p.

4  L’étude des mœurs collectives est effectuée dans la région de la Serbie central : la région de Kačer.

5  V. Čajkanović, Stara srpska religija i mitologija, [La religion et la mythologie anciennes serbes], Belgrade, SKZ, 1994, 2ème éd., 434. p.

6  V. Čajkanović, « O Božanstvima braka kod Srba », « Sur les divinités du mariage chez les Serbes » in Studije iz Srpsle religije i folklora, [Etudes sur la vieille religion serbe et le folklore], Belgrad, SKZ, 1994, 2e éd., p. 332-349.

7  F. Conte, Op. cit., p. 275-300.

Pour citer ce document

Par Sanja Boskovic, «Le rôle des croyances païennes dans le maintien de l’identité culturelle chez les Slaves du Sud à l’époque contemporaine», Revue du Centre Européen d'Etudes Slaves [En ligne], Représentations identitaires et religieuses slaves, La revue, Numéro 1, mis à jour le : 23/11/2021, URL : https://etudesslaves.edel.univ-poitiers.fr:443/etudesslaves/index.php?id=326.

Quelques mots à propos de :  Sanja Boskovic

Sanja Boskovic, est maître de conférences en langue et civilisation à l’université de Poitiers, spécialiste du serbo-croate et membre du laboratoire Mimmoc (EA3812). Elle travaille sur l’identité et la mémoire culturelle des Slaves du Sud. Elle est coordinatrice du projet de la création du Centre Européen d’Etudes Slaves (CEES). Dernières publications : « Europe, un mythe culturel dans les Balkans » in Signes, couleurs et images de l’Europe (dir. G. Bourgeois et H. Yèche), Rennes, PUR, 2011, pp. ...