Aspects sociolinguistiques et valeur culturelle des contes russes

Par Christina Kossogorova
Publication en ligne le 19 avril 2012

Résumé

Il est généralement admis que l’étude de la littérature et celle de la langue sont étroitement liéeset si ce lien n’est pas remis en question c’est que chaque langue incarne les particularités de sa culture nationale et se révèle un miroir particulier de l’ensemble de la culture commune. Aussi l’étude de n’importe quelle langue étrangère va-t-elle nécessairement de pair avec la connaissance de la richesse et des spécificités d’une nouvelle culture à la racine de cette langue. Le conte populaire constitue l’une des concrétisations les plus indiscutables de l’esprit d’une nation, dans la mesure où les contes sont justement créés par le peuple lui-même, qui est le dépositaire principal de la culture de toute nation. Le caractère spécifiquement national des contes de chaque peuple est perceptible dans leur imprégnation par son mode de vie, ses rites, ses occupations propres, ainsi que par leur ancrage dans les différentes périodes de son histoire.

По мнению многих исследователей, изучение литературы и изучение языка тесно взаимосвязаны между собой: с одной стороны, язык является отражением особенностей национальной культуры а, с другой, выступает неким зеркалом общей культуры.Ярким проявлением национального искусства признается народная сказка. Именно в ней проявляется вся национальная специфика, отражены значимые особенности различных исторических периодов, присутствует богатое идейное содержание и высокое художественное мастерство; через народную сказку познается все стилистическое своеобразие языка того или иного народа. В этой связи, исследование русской народной сказки в лингвокультурном аспекте представляется первостепенно важным и актуальным.

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Introduction

1Il est généralement admis que l’étude de la littérature et celle de la langue sont étroitement liéeset si ce lien n’est pas remis en question c’est que chaque langue incarne les particularités de sa culture nationale et se révèle un miroir particulier de l’ensemble de la culture commune. Aussi l’étude de n’importe quelle langue étrangère va-t-elle nécessairement de pair avec la connaissance de la richesse et des spécificités d’une nouvelle culture à la racine de cette langue.

2Le conte populaire constitue l’une des concrétisations les plus indiscutables de l’esprit d’une nation, dans la mesure où les contes sont justement créés par le peuple lui-même, qui est le dépositaire principal de la culture de toute nation. Le caractère spécifiquement national des contes de chaque peuple est perceptible dans leur imprégnation par son mode de vie, ses rites, ses occupations propres, ainsi que par leur ancrage dans les différentes périodes de son histoire.

3Selon E. Pomérantséva, les particularités nationales seraient même plus condensées dans les contes merveilleux, en particulier dans les images des héros positifs, des monstres fantastiques, dans des clichés de contes1.

4Le contenu idéologique très riche, la grande qualité littéraire et la coloration spécifiquement nationale des contes merveilleux russes, notamment des contes du bref corpus qui vient d’être présenté, permettent d’utiliser leurs textes comme un précieux vecteur de transmission de la culture russe, au sens le plus large, dans le cadre de l’apprentissage de la langue russe comme langue étrangère.

5Il revient à une lecture sociolinguistique des contes d’un pays d’en faire ressortir les éléments nécessaires à la connaissance de son histoire et des traditions de son peuple, tout en permettant d’en apprécier la valeur littéraire et de saisir les conceptions dont ils sont porteurs. Dans le cas des contes merveilleux russes, cette méthode s’avère essentielle et toujours actuelle2.

6La compréhension adéquate de textes littéraires de ce type requiert la parfaite maîtrise du lexique des termes dits « sans équivalents » en traduction, en raison de leur appartenance à une sémantique nationale très marquée quel que soit le niveau de la langue dont ils relèvent. Mais c’est dans le lexique qu’elle se manifeste le plus visiblement.

7Il est certain que le lexique et la sémantique sont les niveaux les plus mobiles de la langue. C’est là qu’on peut observer les reflets des phénomènes sociaux du monde environnant. C’est le lexique qui nous aide à appréhender l’idée à l’œuvre dans le conte, car on ne peut comprendre et ressentir son contenu plus exactement qu’à travers les mots, sur le plan lexico-sémantique. Au sein de ce lexique, c’est à la charge de sémantique nationale et culturelle que s’intéressera notre étude.

8Le noyau principal du lexique des termes sans équivalents contient les mots et les groupes de mots désignant des objets spécifiques au mode de vie, à la culture, au degré de développement social et historique d’un peuple et, a contrario, étrangers à tout autre peuple.

1. Lexique historique

9Le lexique des termes sans équivalents regroupe avant tout les mots désignant les realia propres aux époques historiques antérieures ; étant donné le caractère encyclopédique du conte de création populaire, il touche ainsi à presque toutes les sphères de la vie sociale, telles que l’organisation politique, la religion, l’économie, le commerce3.

10Les réalités historiques qu’on peut trouver dans les contes merveilleux peuvent être divisées en plusieurs groupes révélant un vocabulaire daté et propre à un territoire.

11Viennent d’abord les mots désignant les personnes d’après leur statut social.

12Premièrement, ce sont les mots nommant les représentants de la couche sociale supérieure. Par exemple, dans la monarchie russe, rois et reines portaient le nom de tsar et tsaritsa, leurs fils et leurs filles celui de tsarévitch et tsarévna. Autres statuts sociaux historiquement datés : le boyard, la femme de boyard – ce sont les nobles dans l’ancienne Russie.

13Deuxièmement, ce sont les mots nommant les représentants de la couche sociale moyenne, par exemple le petit bourgeois (мещанин), le marchand (купец), la femme de marchand (купчиха).

14Troisièmement, ce sont les mots nommant les représentants de la couche sociale inférieure (le petit peuple), par exemple le garçon de ferme (батрак), les domestiques (челядь).

15Il est à noter que ce sont des noms typiquement russes, mais dont certains ont pénétré dans d’autres langues, au sein desquelles ils conservent, malgré leur assimilation, une coloration indéniablement russe qui en rend impossible la restitution par un équivalent simple sans l’adjonction de longs commentaires descriptifs.

16Le deuxième groupe est représenté par des survivances lexicales liées à une organisation sociale révolue. Ce sont, par exemple, les désignations des unités territoriales et administratives : le gouvernement (dans le sens de province) — губерния ; le volost (la région en ancienne Russie) — волость. Il peut s’agir aussi de termes désignant des documents de service ou d’autres réalités sociales : la supplique (demande écrite par laquelle on sollicitait une grâce dans la Russie d’avant le début du xviiie siècle) — челобитная.

17Le troisième groupe correspond aux anciennes taxinomies russes des mesures de poids, de capacité, de longueur, par exemple : une archine (unité de mesure équivalent à 0,77 mètres) — аршин ; une verste (unité de mesure équivalent à 1067 mètres) — верста ; une sagène unité de mesure équivalent à 2,13 mètres) —  сажень.

18Le quatrième groupe est représenté par l’ancien système monétaire russe, par exemple : une polouchka (pièce de cuivre d’une valeur d’un quart de kopeck) — полушка ; un tselkovij (un rouble) — целковый.

19Le cinquième groupe contient les vocables désignant d’anciennes armes russes. Par exemple: la cuirasse (partie de l’armure qui recouvre le buste des guerriers) — латы, le heaume (casque enveloppant toute la tête et parfois le visage) — шишак (шлем).

20Le sixième groupe est représenté par les historismes qui sont liès à la religion orthodoxe, par exemple: un ermite (celui qui ne quitte pas sa cellule) – затворник. Dans les contes russes merveilleux c’est souvent la tsarévna qui est retenue prisonnière et attend son sauveur, le tsarévitch.

21Le septième groupe inclut l’ensemble des realia de la vie quotidienne dans la Russie ancienne : objets domestiques, vêtements, instruments de musique, etc. Par exemple, un gusli (un instrument de musique très ancien à cordes pincées). Un pourpoint (un vêtement d’homme) — камзол, des laptis (des espadrilles tressées en tille) — лапти.

22Tous les mots mentionnés ci-dessus renvoient à des réalités historiques qui n’ont plus leur place dans la vie moderne russe. Mais il existe aussi un lexique archaïque sans équivalent en traduction qui s’emploie toujours dans la langue russe, par exemple les blinis (une crêpe très fine servie chaude avec la crème fraîche et qui symbolisait le soleil en ancienne Russie), le kvas (une boisson fermentée russe) et d’autres.

2. Lexique folklorique

23Outre l’étude de ces réalités culturelles imprégnant le récit, l’étude sociolinguistique des contes russes est impossible sans celle des personnages et de leurs attributs matériels, car eux aussi reflètent des spécificités nationales. Un second lexique de termes sans équivalents s’ajoute donc au précédent, c’est le lexique folklorique et mythologique par lequel sont désignés les héros des contes et les objets animés qui les assistent.

24Au nombre des personnages positifs ou négatifs figurent respectivement, d’une part, Ivan-tsarévitch, Vassilisa la Très Belle, la Princesse Grenouille et, d’autre part, lа Baba Yaga, Kochtchei l’Immortel, parmi tant d’autres.

25Chaque personnage légendaire possède des qualités et accomplit des actions prédéfinies qui le lient à une trame narrative particulière en en faisant une sorte de symbole. Ces images archétypales naissent des contes merveilleux et revêtent une indéniable spécificité nationale4. Elles sont bien connues de chaque enfant russe aussi bien que de chaque adulte, mais rarement des lecteurs étrangers, qui passeraient à côté de l’essentiel du récit s’ils ne disposaient pas d’éclairages et de commentaires extérieurs lui donnant les repères dont il a besoin5.

26C’est ainsi qu’il faut savoir qu’Ivan est un personnage positif typique des contes russes, où il est l’incarnation de l’idéal populaire. Ivan lutte toujours infatigablement pour la justice et contre le mal, il défend les offensés et les opprimés.

27La Baba Yaga est un personnage négatif, également très populaire dans les contes slaves. Il faut dire que c’est un des personnages majeurs du folklore russe. C’est une sorcière méchante, perfide et très laide, aux attributs stéréotypés : une vieille édentée, habitant dans une maisonnette montée sur pattes de poule et qui vole dans son mortier… Le terme est même passé dans le langage courant et on utilise le mot « Baba Yaga » pour désigner une femme méchante, hargneuse et repoussante.

28Les objets animés qui aident les héros à remporter une victoire transmettent des indications d’une portée culturelle très profonde. Parmi ces objets figurent le tapisvolant ou bien le bateau volant, le gusli qui joue lui-même, les pommes qui font rajeunir, la pomme qui roule sur l’assiette et montre tout ce qu’on  souhaite, l’oiseau de feu, l’eau vivante (l’eau de vie) et l’eau morte (l’eau de mort), etc.

29Les termes employés pour désigner ces objets merveilleux sont très expressifs et ces images sont étroitement liées aux conceptions poétiques qu’ont les peuples slaves de la nature et de leur environnement. Par exemple, le tapis volant ou bien lebateau volant sont une dénominationpoétique du nuage. Dans les contes russes, tous deux volent à une très grande vitesse dans le ciel qui sépare le monde des vivants (la Terre) du monde des morts (le « trois fois neuvième royaume »).

30D’autres curiosités des contes russes, telles que la nappe miraculeuse qui prépare elle-même un très bon repas et le sert selon la volonté de son maître, ou le chapeau-escamoteur etc., sont en rapport avec des notions mythiques des anciens Slaves.

31Dans les mythes slaves l’eau vivante et l’eau morte symbolisaient la vie et la mort. L’eau vivante guérit les plaies, donne de la force, rend la vie au corps découpé. C’est pourquoi dans les contes russes on appelle l’eau vivante, ou « l’eau forte » ou encore « l’eau héroïque », puisqu’elle est considérée comme la boisson des héros de l’épopée russe. Souvent ces héros sont obligés de prendre de l’eau magique pour devenir encore plus forts avant de combattre un dragon.

32Quand on parle du lexique sans équivalent en langue étrangère, il faut mentionner aussi les expressions figées, en particulier les proverbes et dictons. Ce sont ces unités langagières qui donnent à la langue russe sa vivacité et sa tonalité si particulière. Elles sont aussi une ressource inépuisable pour qui veut connaître la culture, l’histoire et de la psychologie du peuple russe. Mais leur compréhension nécessite, pour un étranger, de longs commentaires culturels.

3. Les expressions figées : proverbes et dictons

33Plusieurs types d’expressions figées figurent dans les contes russes6.

34Une partie de ces expressions y renvoient aux rites et aux traditions russes ou bien à la vie de tous les jours, par exemple l’équivalent de l’expression française laver son linge sale en famille serait ne pas jeter les balayures de sa maison. D’ou vient cette image? Il s’agit d’une vieille coutume superstitieuse. Autrefois, il était préférable de brûler les balayures au four au lieu de les jeter dehors. Car un individu malveillant aurait pu jeter un sort aux maîtres de la maison en prononçant des imprécations magiques au-dessus des balayures. Peu après, cette superstition a été intégrée aux rites nuptiaux. Plus tard seulement, cette dimension rituelle une fois disparue, ce conseil sage a acquis le sens actuel : il ne faut pas divulguer les querelles de famille, car de mauvaises langues pourraient utiliser ces informations au détriment du ménage concerné.

35L’équivalent en russe de l’expression être comme un coq en pâte serait « être comme un fromage au beurre ». Alors, pourquoi? En des temps reculés, le fromage et le beurre étaient pour les paysans des symboles d’abondance et de satisfaction. Le sens figuré de cette expression est donc vivre dans l’aisance complète. Dans d’autres langues, les dictons correspondants s’appuieront sur des images différentes, par exemple, en chinois ce sera le riz ou le poisson. Un commentaire sociolinguistique s’avère donc nécessaire en vue de la transmission à des étrangers de ces réalités culturelles.

36Dans un troisième groupe pourraient prendre place les expressions figées à caractère folklorique ou mythologique. Par-delà la trois fois neuvième terre, dans le « trois fois neuvième royaume », de l’autre côté de la rivière de feu vit... signifie que le personnage, le plus souvent négatif, habite très très loin. Une autre expression plus métaphorique, les rivières de lait et les rives de kissel (le kissel est une gelée de fruits additionnée de fécule). Donc, les rivières de lait et les rives de kissel sont le symbole d’une grande abondance, car dans l’ancienne Russie le kissel était un plat copieux qu’on mangeait tous les jours.

37Dans le même registre alimentaire, une autre expression folklorique mérite une attention toute particulière : « le pain et le sel ». Ces deux produits alimentaires sont très importants pour les Slaves : ce sont les symboles traditionnels de l’hospitalité et de la cordialité russes. L’expression « pain et sel » est liée à une vieille coutume slave : dans l’ancienne Russie, pendant les fêtes solennelles, on apportait aux hôtes de marque une miche de pain et du sel sur une serviette joliment brodée. Cette vieille coutume existe toujours, mais elle est désormais presque réservée à la cérémonie nuptiale :aujourd’hui, on offre aux jeunes mariés du pain et du sel comme symboles de la prospérité et du bonheur.

38D’autres parties du lexique employé dans les contes merveilleux ont certes des équivalents très simples en traduction, mais leurs connotations nationales n’en sont pas moindres7. Ce sont les boissons typiques (la bière, le miel, le vin), les oiseaux typiques (le faucon, le corbeau, l’aigle), les métaux précieux typiques (l’or, l’argent), les astres (le soleil, la lune, les étoiles), etc. Dans les contes merveilleux russes on peut voir toute une série de récits bâtis sur ces mots ou sur les images métaphoriques qui leur sont associées. C’est le cas du cycle de contes Jusqu’au genou en or, jusqu’au coude en argent : le tsarévitch veut épouser une jeune fille qui lui promet de mettre au monde des enfants divins.Ces enfants devront avoir le soleil sur le front, la lune sur la nuque, des étoiles des deux côtés, ou bien ils auront des jambes en or jusqu’au genou et des bras en argent jusqu’au coude.  Dans un autre conte on peut trouver le même lexique dans la description du cheval merveilleux. Ce cheval a des étoiles des deux côtés et la lune claire sur le front. De telles descriptions reflètent l’imagination mythique des anciens Slaves qui munissaient leurs dieux d’attributs d’or et d’argent, parce que ces dieux personnifiaient des astres brillants.

39En règle générale, les contes merveilleux finissent par le mariage du héros et le festinnuptial.La fin la plus fréquente dans ces contes est souvent rimée. Toujours présentes dans les festins, la bière, le miel et le vin, boissons rituelles et traditionnelles, étaient des symboles mythiques de la fécondité, identifiéesau sang de l’homme et évocatrices des joies de la vie.

40Une portée comparable peut être attribuée à l’omniprésence du chiffre 3 dans les contes merveilleux russes. Par exemple, le tsar et la tsaritsa avaient trois fils, ou bien le héros se bat contre un dragon à trois têtes, trois fois les frères sont obligés de garder leur jardin pour que l’oiseau de feu n’y mange rien, et ainsi de suite. Ce caractère ternaire omniprésent dans la composition des contes merveilleux et a priori anodin est intimement lié à la ferveur chrétienne des Slaves, imprégnés de la Trinité du Dieu-Père, du Dieu-Fils et du Dieu-Saint Esprit.

4. En guise de conclusion

41Voilà un bref aperçu sociolinguistique des contes merveilleux russes. Cette analyse aidera le lecteur étranger, d’une part, à surmonter des obstacles culturels au cours de la lecture, à mieux comprendre le texte des contes, à ressentir l’idée profonde de ce texte, et, d’autre part, à acquérir des connaissances précieuses en ce qu’elles lui permettront de saisir les particularités de la langue russe et d’en apprécier la richesse stylistique.

42Les contes et les légendes sont beaucoup plus véridiques que les livres d’histoire. Ils expriment la sensibilité d’une époque, alors que le langage rationnel des historiens ne la fait pas connaître… Donc, il faut lire des contes pour se persuader qu’il n’y a pas de contes plus beaux que ceux que la vie a elle-même composés.

Bibliographie

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Notes

1  Померанцева, Э. В. Русская народная сказка [Текст] / Э. В. Померенцева. – М., 1963., p. 128.

2  Аникин, В. П. Русская народная сказка [Текст] / В. П. Аникин. – М.: Худож. лит., 1984. p. 176.

3  Пропп, В. Я. Исторические корни волшебной сказки / В. Я. Пропп. – Л.: Изд-во ЛГУ, 1986., p. 365.

4  Трыкова, О. Ю. Сказка, быличка, страшилка в отечественной прозе последней трети ХХ в. [Текст] : Учебн. пособие / О. Ю. Трыкова. – Ярославль: Изд-во ЯГПУ им. К.Д. Ушинского, 2000., p. 301.

5  Разумова, И. А. Стилистическая обрядность русской волшебной сказки [Текст] / И. А. Разумова. – Петрозаводск: Карелия, 1991., p. 152.

6  Медриш, М. Д. О своеобразии русской сказочной традиции: Национальная специфика сказочных формул [Текст] / М. Д. Медриш // Фольклорная традиция и литература. – Владимир, 1980., p. 66-91.

7  Полубиченко, Л. В., Егорова, О. А. Традиционные формулы народной сказки как отражение национального менталитета [Текст] : Лингвистика и межкультурная коммуникация / Л. В. Полубиченко, Л. В. Егорова // Вестник МГУ. – М., 2003. – Сер. 19. - № 1., p.  7-21.

Pour citer ce document

Par Christina Kossogorova, «Aspects sociolinguistiques et valeur culturelle des contes russes», Revue du Centre Européen d'Etudes Slaves [En ligne], Représentations artistiques, poétiques et littéraires slaves, La revue, Numéro 1, mis à jour le : 31/01/2022, URL : https://etudesslaves.edel.univ-poitiers.fr:443/etudesslaves/index.php?id=276.

Quelques mots à propos de :  Christina Kossogorova

Christina Kossogorova est la Directrice du département de français à l’Université pédagogique d’Etat Ouchinski à Yaroslavl en Russie. En 2006 elle soutient sa thèse de doctorat portant sur « L'organisation communicative et syntaxique des unités dialogiques" dans les contes merveilleux russes ».Ses publications les plus récentes : « Le dialogue comme l'objet de l'étude sémantique », Yaroslavl, 2009 ; « La classification des types communicatifs des unités dialogiques », Yaroslavl, 2009 ; « L'aspec ...