Le substrat roman dans les parlers de la Serbie du Sud-Est

Par Selena STANKOVIĆ
Publication en ligne le 14 septembre 2015

Résumé

У раду се разматрају елементи романског супстрата као једног од важнијих слојева језичког и културног наслеђа на подручју српских говора призренско-тимочке дијалекатске основице. Указује се на утицај романских балканских језика на поменуте српске говоре на фонетском, морфолошком, синтаксичком и лексичком плану, одн. на заједничке особине у балканским словенским и несловенским језицима које су се у словенским идиомима развиле под утицајем несловенских балканских идиома, а најзначајнију улогу у томе имали су романски дијалекти у којима су се оне најпре појавиле и чији су се представници асимилирали са Словенима на територији централног Балкана. Структуралне балканистичке особености говора југоисточне Србије представљају иновације којих нема у осталим српским дијалектима; то су иновације које призренско-тимочке говоре чине најреволуционарнијим међу српским говорима и захваљујући којима, на једној страни, али и одређеном броју архаизама, на другој, они заузимају посебно место међу српским дијалектима.

Le présent texte propose d’examiner les éléments du substrat roman en tant qu’une des couches plus importantes de l’héritage linguistique et culturel sur le terrain des parlers serbes de la région dialectale de Prizren et du Timok. L’objectif est de relever l’influence des langues romanes balkaniques sur les parlers serbes mentionnés aux niveaux phonétique, morphologique, syntaxique et lexical. Autrement dit, le but de l’article est de mettre en évidence les traits communs aux langues slaves et non-slaves balkaniques qui se sont développés dans les idiomes slaves sous l’influence des idiomes non-slaves balkaniques ; dans ce processus, le rôle décisif appartenait aux dialectes romans dans lesquels ces traits sont d’abord apparus et dont les représentants se sont assimilés aux Slaves sur le territoire des Balkans centraux. Les particularités structurelles balkanistiques des parlers de la Serbie du Sud-Est représentent des innovations qui sont inconnues aux autres dialectes serbes ; ce sont des innovations qui qualifient ces parlers comme les plus révolutionnaires de tous les dialectes serbes et grâce auxquelles, tout aussi qu’à un certain nombre d’archaïsmes, ils tiennent une place particulière parmi les dialectes serbes.

Mots-Clés

Texte intégral

 Introduction

1En arrivant dans les Balkans au cours de la grande vague de migration aux VIe et VIIe siècles, les Slaves du Sud se sont heurtés à deux aires linguistiques et culturelles – l’une latine, c’est-à-dire romane qui occupait la partie ouest et l’autre grecque qui se trouvait dans la partie est des Balkans – aussi bien qu’aux tribus barbares non-romanisées illyriennes et thraces1. Les Slaves étant ainsi venus en contact direct avec une ancienne population balkanique romanisée, leur rencontre avec la civilisation romaine était plus immédiate qu’avec la civilisation grecque. Par conséquent, au commencement, des influences romanes étaient plus fortes que celles venues des Grecs. Les influences de la culture romaine sur la population slave, aussi bien que sur les autochtones balkaniques, étaient plus intenses sur les territoires aux alentours des villes et le long des routes2. Tous les dialectes romans, s’étendant sur le terrain de la péninsule des Balkans et se trouvant en contact direct avec les langues slaves, avaient des traits communs résultant du développement du latin vulgaire balkanique. Ces propriétés en commun, qui représentent le substrat latin, ont été remises aux parlers slaves par les parlers romans, le fait qui confirme encore une fois, selon A. Belić3, l’assimilation de la population romane sur l’aire des Balkans centraux. Pour ce qui est de l’influence subie par la langue serbe, les plus importants des idiomes non-slaves balkaniques étaient certainement les parlers romans en raison de leur extension géographique, leur longue influence et leur diversité4.

2Cetarticleapourbutd’examiner les éléments du substrat roman en tant qu’une des couches essentielles de l’héritage linguistique et culturel sur le terrain des parlers serbes de la région dialectale de Prizren et du Timok. L’objectif est de mettre en relief l’influence des langues romanes balkaniques sur les parlers serbes mentionnés aux niveaux phonétique, morphologique, syntaxique et lexical. Dans ce sens, l’attention est notamment attirée sur les propriétés structurelles balkanistiques des parlers de la Serbie du Sud-Est lesquelles sont connues sous le terme de balkanismes – des innovations que les autres dialectes serbes ne connaissent pas, des changements qui qualifient ces parlers comme les plus révolutionnaires de tous les dialectes serbes et grâce auxquels, tout aussi qu’à un certain nombre d’archaïsmes, ces parlers occupent une position exceptionnelle parmi les dialectes serbes5.            

1. Sur les dialectes romans dans la péninsule des Balkans

3Les Slaves du Sud ont pris, comme l’explique P. Skok6, le territoire complet d’autrefois des Balkans latins, dont la population employait le latin vulgaire balkanique comme une variante de l’Est du latin vulgaire, compréhensible pour tous les habitants de l’Empire romain. C’est justement de la latinité vulgaire balkanique que sont issues deux langues romanes : a) le roumain, formé dans la partie continentale des Balkans (le type continental), et b) le dalmate, né dans les régions côtières sur le bord de la mer Adriatique (le type littoral). Le type dalmate de langue romane7 s’éteignait progressivement et son dernier locuteur natif mourut en 1901 dans l’île de Krk. Cependant, au Moyen Âge, les Romans balkaniques du type continental de langue romane vivaient en symbiose avec les Slaves du Sud, et ceci partout, comme le souligne Petar Skok8, sous le nom de Valaques. La langue roumaine n’a pas cessé d’être parlée dans les Balkans, et aujourd’hui elle est employée : a) au nord du Danube, en Roumanie, comme parler des Daco-Roumains (le daco-roumain ou la langue roumaine du Nord), pour une part, établis en colonisant des Balkans, mais d’autre part, étant les descendants de la tribu thrace romanisée, des Daces. Le daco-roumain représente le seul type de parler roumain dont la base était utilisée pour la constitution de la langue littéraire. La province de Dacie9 est considérée comme le berceau du roumain contemporain ; b) au sud du Danube, en tant que parler des Roumains du Sud (le roumain du Sud), c’est-à-dire parlers des Tsintsars (l’aroumain ou macédo-roumain), des Valaques méglénites (le méglénite ou mégléno-roumain) et des Roumains istriens (l’istro-roumain). Les locuteurs de l’aroumain et du méglénite sont en majeure partie les descendants des Valaques moyenâgeux ayant été habités dans les anciens états serbe et bulgare. L’aroumain est le parler des Romains balkaniques qui vivaient avec les Slaves, les Grecs et les Albanais, et ceci avant tout comme bergers nomades, transporteurs de location de marchandises, excellents commerçants. Tels sont de nos jours leurs descendants Tsintsars qui n’ont pas de métropole, mais qui habitent en Macédoine, en Bulgarie, en Grèce, en Albanie. Le méglénite subsiste en tant que langue des Valaques au nord-ouest de Salonique, tandis que les habitants de quelques villages au pied du massif montagneux Učka, dans la péninsule de l’Istrie, parlent l’istro-roumain ; leurs locuteurs sont les descendants des Valaques balkaniques de l’Ouest.

4Au temps de la venue des tribus slaves dans les Balkans centraux, les colonies grecques étaient déjà romanisées sur ce terrain, si bien que les influences du grec (le grec ancien) sur leurs parlers se montraient moins fortes que celles des idiomes romans10. À l’exception du latin vulgaire, duquel est issue la langue roumaine, et du grec ancien, dont l’héritier est le grec moderne, c’est également la langue albanaise qui a, en un sens certain, influencé les parlers serbes de cette aire dans tous leurs sous-systèmes linguistiques – en phonétique, dans la grammaire et le lexique11.

2. Les traits linguistiques balkaniques

5La venue des Slaves dans la Péninsule balkanique, déjà linguistiquement différenciée et où des langues existantes se trouvaient en rapports complexes, a suscité de grands changements sur ce terrain, tant dans la vie même que dans la langue. Le contact direct des Slaves avec les Romains, les Grecs et les ancêtres des Albanais d’aujourd’hui, leur vie en commun, les relations culturelles et linguistiques, de différentes influences et imprégnations réciproques, les assimilations des uns aux autres, ainsi qu’un grand nombre des représentants bilingues, tout cela sont les facteurs qui ont incité la création de nombreux traits balkaniques communs, des particularités concernant la civilisation et la langue à la fois.Ces dernières deviendront une partie de la tradition de chacun de ces peuples dans la péninsule des Balkans de l’Est et du Sud12. Lorsque l’on traite de relations et d’influences complexes entre les langues, il est nécessaire de prendre en considération le rôle du bilinguisme. Ainsi, en acceptant la structure d’une autre langue, les éléments assimilés gardaient son propre lexique et ils exprimaient les rapports syntaxiques conformément à leur propre langue ; auprès des locuteurs bilingues, c’était le système plus simple qui prédominait toujours13. À part la simplification de la langue, il arrivait également une élimination de toutes les formes grammaticales compliquées, celles qui pourraient faire des difficultés lors de la communication14. Cela veut dire que de la structure des langues de départ, les langues d’accueil prennaient ce pour quoi ils avaient précédemment des « dispositions »15.     

6Tout cela a fait naître des particularités communes entre les langues de la population des Balkans de l’Est et du Sud, c’est-à-dire communes à deux langues balkaniques typiques – le grec et l’albanais –, aux idiomes romans – le daco-roumain, l’aroumain et le méglénite – et aux langues slaves suivantes : le bulgare, le macédonien et les parlers serbes de la zone dialectale de Prizren et du Timok. Les traits structurels communs aux langues balkaniques, slaves et non-slaves, sont appelés les balkanismes, et ce sont : le manque d’opposition des sons longs aux sons courts et le plus souvent l’absence de différence entre les accents descendants et les accents montants ; la formation des formes casuelles à l’aide des prépositions, à savoir le principe analytique dans le système de déclinaison ; la comparaison analytique des adjectifs ; l’emploi simultané d’un pronom personel atone et d’un pronom personnel tonique ou le redoublement de l’objet ; l’article postposé ; la formation du futur analytique à l’aide du verbe « vouloir », etc. La systématisation des balkanismes, qui représente aujourd’hui une base théorique des recherches balkanologiques, a été donnée en 1930 par Kristian Sandfeld dans l’ouvrage Linguistiquebalkanique :problèmesetrésultats.

7Dans les langues slaves, comme le démontre explicitement A. Belić16,ces traits communs se sont développés sous l’influence des langues non-slaves balkaniques.Dans ce processus, le rôle décisif appartenait aux dialectes romans où ces traits sont d’abord apparus et dont les représentants se sont assimilés aux Slaves sur leterritoiredesBalkanscentraux.

3. LesparlersdelaSerbieduSud-Est : balkanismes et influence des dialectes romans

8En ce qui concerne les types dialectaux de Prizren et du Timok17, certains auteurs les incluent dans les dialectes balkaniques du « premier degré »18 étant donné qu’ils sont plus balkanisés que certains des parlers roumains. Selon V. Stanišić19, si l’on faisait un sommaire des balkanismes en serbo-croate, il serait évident que la Serbie du Sud-Est reste la zone linguistique balkanique principale en raison de toutes ses particularités spécifiques. Les balkanismes, en tant qu’innovations étrangères aux autres dialectes serbes et changements structurels importants, assurent aux parlers de la Serbie du Sud-Est une position spéciale parmi les dialectes serbes20. Les dialectes de Prizren et du Timok, comme le souligne P. Ivić, ont retenu leur spécificité également grâce au fait qu’ils n’ont adopté ni toutes les innovations chtokaviennes considérables ni tous les balkanismes caractéristiques21. Ces parlers serbes sont entrés dans la sphère de développement de l’union linguistique balkanique à peu près au XVe siècle. Bien que l’origine des balkanismes ne soit pas entièrement éclairée, il est sûr, quand même, que dans les parlers de Prizren et du Timok, ces traits ne se sont pas développés spontanément – ils y sont postérieurement pénétrés à l’époque difficilement définissable. En même temps, il est sûr qu’ils ne représentent pas la confirmation d’une ancienne parenté entre ces idiomes et les langues bulgare et macédonienne. C’est la raison pour laquelle, selon P. Ivić22, les isoglosses principales, caractérisant à la fois les parlers de Prizren et du Timok et les langues bulgare et macédonienne, se montrent chronologiquement secondaires par rapport à celles marquant une familiarité des mêmes parlers avec le reste des dialectes chtokaviens ; dès lors, quoi qu’elles possèdent la valeur de caractéristique typologique, elles restent cependant sans aucune importance pour leur origine. De plus, toujours d’après Ivić, il ne faut pas oublier la possibilité que la diffusion des balkanismes sur ce terrain pourrait être jusqu’à un certain point stimulée également par la proximité de dialectes macédoniens et bulgares où les balkanismes sont apparemment entrés à une époque antérieure23.

9Les traits balkanistiques les plus typiques des parlers de Prizren et du Timok comprennent24 :

10a) ladisparitiondelaquantité d’accent (il n’y a pas de différence entre les sons longs et les sons courts), ainsi que le manque de qualité d’accent (l’extinction de l’opposition des accents descendants aux accents montants) ; cela signifie qu’il n’existe qu’un seul accent – accent expiratoire, et sa position est libre car il n’est pas arrivé d’un déplacement des accents réalisé dans les nouveaux dialectes chtokaviens ;

11b) l’évolution de la déclinaison synthétique vers celle du type analytique, en effet, la réduction du système de déclinaison à deux formes, le nominatif et l’accusatif, à savoir à une forme casuelle générale (« casus generalis »). Les constructions casuelles dépendantes deviennent régulièrement remplacées par les tournures d’une préposition avec la forme accusative, d’où résulte la fonction plus forte de la préposition vu que celle-ci porte le sémantisme de la relation casuelle. Ainsi, par exemple, la signification de l’instrumental est indiquée par la tournure « la préposition с(ьс) + le cas général » (послужи сьс вино), et au lieu de la forme dative du substantif, s’emploie la préposition на suivie du cas général (казала на царску ћерку), la structure utilisée également pour exprimer la possession (кућа на мојега брата), ce qui démontre le fait que ce sens était antérieurement marqué par le datif. Le cas général ne diffère du nominatif qu’au singulier des noms animés masculins terminés en consonne (зет : зета) et des noms féminins et masculins terminés en -a (жена : жену, паша : пашу). Le reste des substantifs masculins au singulier, tous les substantifs neutres et les substantifs féminins au pluriel se caractérisent par une forme identique pour l’accusatif et le nominatif – un élément de l’héritage protoslave ; pourtant, les formes casuelles mentionnées au pluriel masculin s’assimilent ultérieurement. Donc, cette opposition du nominatif au cas général dans les dialectes de Prizren et du Timok échappe au processus de balkanisation et tient une place considérable dans leur système de déclinaison, « à la différence de l’état dans les parlers slaves d’une manière conséquente balkanisés, où à cette opposition, si elle existe, appartient une position marginale »25 ;

12c) le système de comparaison analytique des adjectifs – le comparatif s’exprime à l’aide de la structure « по + le positif » (постар) et non au moyen des désinences, tandis que le superlatif se construit moyennant la tournure « нај + le positif » (најдобру) ; en certains cas, de la même façon se réalise la comparaison des adverbes (понезгодно), des noms (по ајдук) et des verbes (нај знају) ;

13d) la perte de l’infinitif en tant que catégorie grammaticale et sa substitution à la formule « la conjonction да + le présent » (не сме да...) ou, bien, au présent sans la conjonction да (он не сме навали...) ;

14e) la construction du futur à l’aide du verbe « vouloir » devient plus analytique : au lieu des formes personnelles de l’auxiliare pour la première et la deuxième personne de deux nombres, ces parlers serbes emploient ће comme la particule invariable et effacent la conjonction да puisque celle-ci n’est pas obligatoire (ће да причам, куде ће идеш). Kr. Sandfeld26 explique la création de ce type de futur par les influences de la langue grecque ;   

15f) l’emploi simultané d’une forme tonique (complète) et d’une forme atone (enclitique) du pronom personnel, à savoir le redoublement de l’objet (мене ме боли, па му се њему пожали) – cette tournure est utilisée dans les situations où le serbe standard emploierait uniquement la forme tonique du pronom personnel.

16Pour ce qui est de l’emploi des pronoms démonstratifs en fonction d’article, une large part de la zone linguistique de Prizren et du Timok ne connaît pas la postposition du démonstratif au substantif. Dans les dialectes caractérisés par ce type d’emploi, les pronoms démonstratifs portent le sémantisme d’article défini, mais ils continuent quand même à garder le sens déictique (il y en a trois)27. Comme le souligne P. Ivić, « de tous les parlers sur le territoire de la Serbie, ce ne sont que ceux qui s’étendent de la ville de Pirot vers l’Est et le Nord et ceux situés dans le cours supérieur de la rivière Pčinja qui possèdent une seule postposition, à savoir l’article authentique. D’ailleurs, cette sorte d’article n’existe ni dans l’idiome de Tran du côté bulgare de la frontière ni dans les dialectes de Prizren et du Timok en Macédoine du Nord-Ouest »28.  

17Outredegrandesmodificationsdans le cadre dusystèmegrammaticaldes parlers de la région dialectale de Prizren et du Timok, qui se reflètent dans la naissance des balkanismes sous l’influence de la population romane et de ses langues dans l’aire des Balkans centraux – le substrat roman grammatical, se sont aussi produits des changements à l’intérieurdu fonds lexical de ces idiomes serbes est et sud. Dans leur lexique, où se distinguent plusieurs couches, une place importante appartient à la vieille couche non-slave balkanique – à des mots d’origine romane.

18Durant le Moyen Âge, les Romans balkaniques du type continental, plus précisément les Romans au sud du Danube, nommés Valaques/Aroumains, vivaient en symbiose avec les Slaves, les Grecs et les ancêtres des Albanais. Ils étaient, en général, bergers nomades, ainsi que commerçants et transporteurs de location de marchandises. En déplaçant leurs troupeaux, ils changeaient de logement à travers tous les pays des Slaves du Sud, si bien qu’ils ont laissé des traces de vocabulaire dans les parlers de la Serbie du Sud-Est. Ainsi, le matériel lexical, qui est provenu de la vie commune et de l’interférence linguistique et culturelle entre les Serbes et les Valaques et qui figure par conséquent comme substrat roman lexical dans ces idiomes serbes, peut être réparti du point du vue sémantique en quelques séries lexicales. Elles sont dans la majorité des cas liées à la terminologie pastorale, mais aussi à d’autres domaines divers de la vie populaire puisque l’élevage du bétail rapprochait la population de deux groupes ethniques et permettait leur communication verbale :

19a) les termes concernant l’élevage du bétail, dont plusieurs ont donné des dérivés : сугаресугарносугарчесугарица (l’agneau noir), барsест (la chèvre⁄le mouton à poil bariolé), ба(р)sабарsоша (la chèvre en noir et blanc), качкаваљ⁄кашкаваљџија(la sorte de fromage/celui qui produit cette sorte de fromage), врч(le pot de terre à liquide), кукуљ(la capuche), бисагебисађе (la besace), бисагабисаг (un sac de la besace), гутураћ (un mauvais homme), мазга(la mule), мачуга (l’objet servant à frapper), чутура(le pot rond et plat à liquide), клашње (le tissu de laine), вака, фака (la vieille vache mince), etc. ;

20b) les noms de personnes et les surnoms : Негра, ainsi queРадул, Првул, Живул, à savoir les noms au radical slave et au suffixe roumain-ул; Бандза, Бандула, Бумба;

21c) les termes géographiques : бурдељбордејбурдеј (le type de cabane), царина (la clôture autour du terrain d’un village), дос (la vallée) ;   

22d) les toponymes (pour la plupart dérivés des noms communs), les noms de lieux peuplés et les noms de monts et de montagnes : Виштерица, Пасарело, Костол, Барбаце, Бербатово, Букуровац, Бучум, Балтабериловац, Валуниш, Корбевац, Крлигат, Лептерија, Магура, Мачкатица, Маржини, Мерџелат, Никшор, Рњос, Сврљиг, Сурдул, Сурдулица, Тумба, Џепа, Миџор, etc. ;

23e) les noms de plantes : бучумиш(l’espèce de plantes herbacées), линцура (la gentiane), etc. ;

24f) les mots liés à la vie et à la communication quotidiennes : сак (l’épervier), љагана (la litière en bois pour les enfants portée à dos par les femmes), вичорак (le petit enfant), фичор (le jeune garçon se tenant à la disposition de qqn. pour porter ses ordres), турта (le petit pain rond), барза (le plat préparé avec de la farine de maïs), берза (fort, piquant, lié au vinaigre), скронфица (le genre d’oiseau), кошуља(la chemise), паралија (le vieux chapeau), калцуње (les chaussettes), крцан (la courte jupe), шесторшистор (la ceinture), буњиште(le dépôt d’ordures), патул (la meule de foin ou de canne), спуркат (la maladie du foie), бисерка (l’église), помана (le service pour le repos de l’âme d’un défunt), etc29.

25Danslesparlersde Prizren et du Timok,lestracesdesValaquessont incontestablement visibles également dans des mots se rapportant aufolklore artistique : коледа (leschansonsdeNoël), фрула (laflûte, lefifre), лаутар (le luthier),кукуњешће, жок, ердељанка(les sortes de danse populaire, c’est-à-dire de rondes)30.

4. Conclusion

26Dans les parlers de la zone dialectale de Prizren et du Timok, le substrat roman englobe les traits, communs d’ailleurs aux langues slaves et non-slaves balkaniques, résultant de l’influence des langues non-slaves balkaniques, à savoir des dialectes romans. Les éléments romans sur les plans phonétique, morphosyntaxique et lexical représentent une des couches les plus considérables de l’héritage linguistique dans l’aire de ces idiomes serbes. Grâce aux balkanismes, les innovations du type structurel inconnues au reste du terrain linguistique serbe, les parlers de la Serbie du Sud-Est se montrent les plus révolutionnaires de tous les dialectes serbes et ils sont considérés comme les dialectes balkaniques du « premier degré ».

27Les traits balkanistiques les plus typiques de ces parlers serbes sont  : a) l’absencede quantité et de qualité daccent (les oppositions les sons longs/les sons courts et les accents descendants/les accents montants ont disparu) ; b) le type analytique de déclinaison (le système de déclinaison est réduità deux formes, le nominatif et l’accusatif) ; c) le modèle analytique de comparaison des adjectifs (l’emploi des formules « по/нај + le positif » pour exprimer le comparatif/superlatif) ; d) l’extinction de l’infinitif, qui est substitué par la construction « la conjonction да + le présent » ;e) le principe analytique de la formation du futur (la tournure avec le verbe « vouloir » devient plus analytique) ; f) l’emploi simultané de deux formes, tonique et atone, d’un pronom personnel.

28Sauf le substrat roman grammatical, les types dialectaux de Prizren et du Timok se caractérisent aussi par le substrat roman lexical où se discernent, sur le plan sémantique, plusieurs groupes lexicaux : la terminologie pastorale, les noms de personnes et les surnoms, les noms de lieux et les lexèmes portant sur la géographie, les noms de plantes, les termes généraux se référant à la vie et à la communication quotidiennes, les mots relatifs aufolklore artistique

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Stanković, Stanislav. « Promatranja balkanskoslovenskih prelaznih areala (Iz nastave dijalektologije srpskoga jezika) » [« Recherches des aires slaves balkaniques intermédiaires (De l’enseignement de la dialectologie de la langue serbe) »], inNoviaspektiunastavijezika, Zbornik radova sa naučnog skupa,Kosovska Mitrovica,Filozofski fakultet Univerziteta u Prištini, 2006. p. 141-152.     

Stanković, Selena et Miloradović, Sofija. « Srpski kulturni identitet u kontekstu balkanskog jezičkog mozaika » [« Identité culturelle serbe dans le contexte de la mosaïque linguistique balkanique »], inNauka i savremeni univerzitet – Filologija i univerzitet, Tematski zbornik radova,Niš, Filozofski fakultet u Nišu, 2012,p. 952-968.

Notes

1  Popović, Ivan.Istorija srpskohrvatskog jezika[Histoiredelalangue serbo-croate],Novi Sad, Matica srpska, 1955, p. 18-21.

2  Radić, Prvoslav. Uvod u srbistiku[Introductionaux études serbes],Beograd, Univerzitet u Beogradu,Filološki fakultet, 2011, p. 50, 73.

3  Belić, Aleksandar. Dijalekti istočne i južne Srbije [Dialectes des régions est et sud de la Serbie], Deveti tom, Beograd, Zavod za udžbenike i nastavna sredstva, 1999, p. 41-43.

4  Popović, Ivan.Op. cit., p. 145.

5  Ce texte a été en partie réalisé dans le cadre du projet La traduction dans le système de la recherche comparée des littératures et cultures serbe et étrangères (No 178019), financé par le Ministère de l’Éducation, de la Science et du Développement technologique de Serbie.

6  Skok, Petar. Osnovi romanske lingvistike : kulturnohistorijski i opći linvistički problemi i historijska fonetika naglašenih romanskih vokala [Les éléments de la linguistique romane : les problèmes culturels, historiques et linguistiques généraux et la phonétique historique des voyelles romanes accentuées], Svezak I, Zagreb, Izdanje naklade školskih knjiga i tiskanica Banovine hrvatske u Zagrebu, 1940, p. 4-45, 87-93, 141-142.

7  Popović, Ivan. Op. cit.,p. 19.

8  Skok, Petar. Op. cit., 1940, p.

9  Quelques-unes des tribus thraces, telle que celle des Daces, ont atteint un haut degré de civilisation (l’administration, l’urbanisation, l’architecture, l’industrie minière, la fabrication des instruments et des bijoux), ils s’occupaient de la médecine, de la viticulture et de l’astrologie. C’est pourquoi leurs territoires étaient très attirants pour l’Empire romain qui au début du IIe siècle a conquis le dernier point d’appui thrace – la Dacie (Radić, Prvoslav. Op. cit., p. 35).

10  Popović, Ivan.Op. cit., p. 21, 148-149 ; Radić, Prvoslav. Op. cit., p. 73.

11  Stanišić, Vanja. Srpsko-albanski jezički odnosi[Rapports linguistiques serbo-albanais],Posebna izdanja, 59,Beograd, Srpska akademija nauka i umetnosti, Balkanološki institut, 1995, p. 47-117 ; Popović, Ivan.Op. cit., p. 135-137, 150. Des influences du grec et de l’albanais aux niveaux phonétique, morphosyntaxique et lexical sur les parlers en Serbie du Sud-Est voir plus dans Stanković, Selena et Miloradović, Sofija. « Srpski kulturni identitet u kontekstu balkanskog jezičkog mozaika » [« Identité culturelle serbe dans le contexte de la mosaïque linguistique balkanique »], inNauka i savremeni univerzitet – Filologija i univerzitet, Tematski zbornik radova,Niš, Filozofski fakultet u Nišu, 2012,p. 960-962.

12  Seliščev, Afanasij. «Destraitslinguistiquescommunsauxlanguesbalkaniques : un balkanisme ancien en bulgare », Revue des études slaves, Tome 5, fascicule 1-2, 1925, p. 43;Belić, Aleksandar. Galički dijalekat [Dialecte de la région Galičnik],Srpski dijalektološki zbornik, KnjigaVII,Beograd-Sremski Karlovci, Srpska kraljevska akademija, 1935, p. 74 ; Pavlović, Milivoj. « Perspektive i zone balkanističkih jezičkih procesa » [« Perspectives et zones des processus linguistiques balkanistiques »],Južnoslovenski filolog, XXII/1-4, 1957/1958, p. 208.

13  Pavlović, Milivoj. Op. cit., p. 221.

14  Stanišić, Vanja. « Balkanizmi u srpskohrvatskom jeziku » [« Les balkanismes dans la langue serbo-croate »],Balkanika, Godišnjak Balkanološkog instituta, XVI/XVII, 1985/1986,p. 264.

15 Radić, Prvoslav. Op. cit., p. 74

16 Belić, Aleksandar. Op. cit., 1999, p. 40-43.

17  Sur la distribution géographique et la classification des parlers de la région dialectale de Prizren et du Timok voir plus notamment dans Ivić, Pavle.Srpski dijalekti i njihova klasifikacija [Lesdialectesserbesetleurclassification] (SousladirectiondeSlobodan Remetić),Sremski Karlovci-Novi Sad, Izdavačka knjižarnica Zorana Stojanovića, 2009, p. 149-175, ainsiquedansStanković, Stanislav. « Promatranja balkanskoslovenskih prelaznih areala (Iz nastave dijalektologije srpskoga jezika) » [« Recherches des aires slaves balkaniques intermédiaires (De l’enseignement de la dialectologie de la langue serbe) »], inNoviaspektiunastavijezika, Zbornik radova sa naučnog skupa,Kosovska Mitrovica,Filozofski fakultet Univerziteta u Prištini, 2006, p. 141-152.

18  H. Schaller,d’après Popov, Bojan. « Položaj srpskohrvatskog jezika u balkanskom jezičkom savezu »[« Position de la langue serbo-croate dans l’union linguistique balkanique »], Južnoslovenski filolog,XL, 1984, p. 37.

19 Stanišić, Vanja. Op. cit., 1985/1986,p. 264.

20  Ivić, Pavle. Dijalektologija srpskohrvatskog jezika : uvod u štokavsko narečje [Dialectologiedelalangueserbo-croate (Introductionaudialectechtokavien)],Novi Sad, Matica srpska, 1985,p. 110, 123.

21 Ibid, 2009, p. 152.

22 Ibid, 1985, p. 122-123.

23 Ibid, 1982,p. 528.

24 Ibid, 1985, p. 110,112-113.

25 Ibid, 2009, p. 153.

26 Sandfeld, Kr.Linguistique balkanique :problèmes et résultats, Paris,Librairieancienne Honoré Champion, Éditeur ÉdouardChampion, 1930, p. 183.

27  Ivić, Pavle. Op. cit.,1985, p. 116-117.

28  Ibid, 2009, p. 153-154 ; traduit en français par l’auteur du présent article.

29  Bogdanović, Nedeljko. « Vlahoromanski elementi u govorima istočne Srbije » [« Les éléments valaques dans les parlers de la Serbie Est »],Probleme de filologie slavă,XIV, 2006, p. 21-23; Skok, Petar.Etimologijski rječnik hrvatskoga ili srpskoga jezika [Dictionnaire étymologiquedelalanguecroateouserbe], Knjiga prva A–J, Zagreb, Jugoslavenska akademija znanosti i umjetnosti, 1971.p. 226, 237, 239, 253, 419; Ibid, 1972,p. 11, 58-59, 228, 304; Ibid, 1973,p. 189-190, 357, 560, 620-621; Ivić, Pavle. « Jezik i njegov razvoj do druge polovineXIIveka »[«Lalangueetsondéveloppementjusqu’à ladeuxièmemoitié duXIIesiècle »], inIstorija srpskog narodaI,Beograd, Srpska književna zadruga, 1994, p. 128, 137; Ibid, 1982,p. 527-528, 530-531; ERSJ 1 –Etimološki rečnik srpskog jezika, Sveska 1 :A [Dictionnaire étymologiquedelalangueserbe,Fascicule 1 : A],Sousladirectiond’AleksandarLoma,Beograd, Srpska akademija nauka i umetnosti, Institut za srpski jezik SANU, 2003,p. 196-197; ERSJ 2 –Etimološki rečnik srpskog jezika, Sveska 2 :BA-BD [Dictionnaire étymologiquedelalangueserbe, Fascicule2 : BA-BD],Sousladirectiond’AleksandarLoma,Beograd, Srpska akademija nauka i umetnosti, Institut za srpski jezik SANU, 2006,p. 194, 201; ERSJ 3 – Etimološki rečnik srpskog jezika, Sveska 3 :BE-BJ [Dictionnaire étymologiquedelalangueserbe, Fascicule3 : BE-BJ],Sousladirectiond’AleksandarLoma,Beograd, Srpska akademija nauka i umetnosti, Institut za srpski jezik SANU, 2008, p. 293-294, 303-305, 308; Sikimić, Biljana. « Slojevi rumunskih pozajmljenica u jugoistočnoj Srbiji »[« Couches des emprunts d’origine roumaine en Serbie du Sud-Est »], inGovori prizrensko-timočke oblasti i susednih dijalekata, Zbornik radova sa naučnog skupa, Niš, Filozofski fakultet u Nišu,Institut za srpski jezik SANU, Centar za naučna istraživanja SANU iUniverziteta u Nišu, 1994,p. 460-464; Loma, Aleksandar. « Jezička prošlost jugoistočne Srbije u svetlu toponomastike » [« Le passé linguistique de la Serbie du Sud-Est à la lumière de la toponymie »], inGovori prizrensko-timočke oblasti i susednih dijalekata, Zbornik radova sa naučnog skupa, Niš, Filozofski fakultet u Nišu,Institut za srpski jezik SANU, Centar za naučna istraživanja SANU iUniverziteta u Nišu, 1994,p. 110.

30 Skok, Petar. Op. cit.,1940, p. 5, 8; Sikimić, Biljana. Op. cit., p. 461.

Pour citer ce document

Par Selena STANKOVIĆ, «Le substrat roman dans les parlers de la Serbie du Sud-Est», Revue du Centre Européen d'Etudes Slaves [En ligne], Langue et mémoire, Numéro 5, La revue, mis à jour le : 14/09/2015, URL : https://etudesslaves.edel.univ-poitiers.fr:443/etudesslaves/index.php?id=1101.

Quelques mots à propos de :  Selena STANKOVIĆ

Selena Stanković est titulaire d’un doctorat d’État en linguistique de l’Université de Novi Sad (Serbie). Elle travaille à la Faculté de Philosophie de l’Université de Niš. Maître de conférences, elle enseigne la morphosyntaxe, la syntaxe et la phonétique et phonologie de la langue française. Ses principales lignes de recherche sont la morphosyntaxe, la syntaxe et la sémantique du français, ainsi que la morphosyntaxe du serbe. Elle s’intéresse surtout aux études qui portent sur l’analyse contras ...