Les réalisations des liaisons dans le discours non spontané des apprenants hellénophones

Par Freiderikos Valetopoulos et Olympia Tsaknaki
Publication en ligne le 15 octobre 2023

Résumé

The aim of this paper is to analyse the French liaison phenomenon in a non-spontaneous task. The target group are Greek-speaking learners. We will focus mostly on Greek learners. In addition to the above, we will propose a contrastive analysis with Greek Cypriot learners. Productions of the latter have already been analysed in other publications. We will discuss the following parameters: the number of liaisons produced, the type of liaison (mandatory, optional or forbidden) and the syntactic context of liaison.

 Dans le cadre de cet article nous nous proposons d’étudier la réalisation des liaisons dans le discours non spontané des apprenants hellénophones du FLE. Nous nous concentrerons principalement sur les apprenants grecs et nous proposerons par la suite une analyse contrastive avec les apprenants chypriotes, qui ont déjà été étudiés dans le cadre d’autres publications. Nous analyserons les paramètres suivants : le nombre de liaisons, le type de liaison (catégorique, variable ou erratique) et le contexte syntaxique de la liaison.

Mots-Clés

Texte intégral

Introduction

1La liaison constitue un « véritable enjeu » pour l’enseignement du français langue étrangère, comme le soulignent Racine & Detey1, et cela pour plusieurs raisons. Du point de vue de sa fréquence la liaison est un phénomène qui intervient « très souvent » dans le discours natif (voir Boë & Tubach2). Comme le fait souligner Racine (2014, citée par Racine & Detey3), d’un point de vue pédagogique, tous les manuels de prononciation consacrent une partie de leurs activités à ce phénomène tout en se focalisant plutôt sur la macro–planification, c’est–à dire les types de liaison (obligatoire, etc.) et les contextes de réalisation, et beaucoup moins sur la micro–planification, c’est–à–dire la consonne de liaison à traiter, le placement de la consonne dans la structure syllabique par rapport à la graphie, etc. Cela a un impact important sur les productions des locuteurs non natifs qui réalisent, par exemple, des liaisons sans enchaînement (voir Encrevé4), « alors que ce type de réalisation n’apparaît pas chez les enfants natifs » (Wauquier 2009, cité par Racine & Detey5). Enfin, comme cela a été souligné également par d’autres chercheurs, il ne faut surtout pas oublier la contrainte de la graphie qui semble être le moyen principal d’observer et de s’approprier la liaison pour les apprenants allophones, alors que ceci n’est pas le cas pour les locuteurs natifs (voir les travaux de Harnois–Delpiano et al.6ainsi que de Hi Han & Eychenne7).

2Dans le cadre de notre article, nous souhaitons revenir sur un public qui n’a pas encore été suffisamment étudié, celui des apprenants hellénophones d’un niveau intermédiaire/avancé, qui réalisent leurs études universitaires dans un département d’études françaises. Lors d’une précédente étude, Valetopoulos8 s’est concentré sur les résultats concernant un public hellénophone chypriote (dorénavant apprenants FrCY). Nous nous proposons alors d’étudier un public hellénophone mais cette fois–ci originaire de Grèce (dorénavant apprenants FrGR). Cette distinction a pour objectif de mettre en lumière les similitudes ou les différences qui peuventexister entre ces deux communautés hellénophones au niveau de l’appropriation du français langue étrangère, sachant que les travaux portant sur ces deux publics ne sont pas contrastives (en ce qui concerne la phonétique voir par exemple Valetopoulos et Lamprou9 ;en ce qui concerne la syntaxe voir Monville–Burston et Kakoyianni–Doa10, Monville–Burston11 ou Valetopoulos et Lamprou12).

1. La liaison dans les productions des apprenants allophones

3Nous n’avons pas l’intention de présenter les différentes approches et conclusions concernant la liaison dans les productions des apprenants allophones. Différents travaux (voir par exemple le volume collectif de Soum–Favaro et al.13) proposent un panorama très détaillé des différentes approches : les approches lexicales et exemplaristes, les approches psycholinguistiques et neuropsycholinguistiques etc. Dans le cadre de cette étude, nous nous concentrerons sur les paramètres analysés dans le cadre du projet Interphonologie du français contemporain (IPFC)14 tels que la consonne cible, la catégorie du mot liaisonnant ou le type de consonne réalisée (voir 1.1. et 2.1. pour une analyse plus détaillée des paramètres étudiés) et, plus précisément, sur les résultats de notre recherche portant sur les apprenants FrCY (Valetopoulos15) afin de les comparer par la suite avec ceux obtenus avec les apprenants FrGR.

1.1. Le protocole du projet Interphonologie du français contemporain (IPFC)

4La première étude (Valetopoulos16), qui portait sur les apprenants FrCY17, ainsi que la deuxième présentée ici sont fondées sur les données collectées à l’aide du protocole IPFC. Les tâches qui doivent être réalisées par les participants sont les suivantes :

51) répétition d’une liste spécifique de mots lue par un locuteur francophone natif ;

62) lecture de cette même liste spécifique ;

73) lecture de la liste de mots déjà proposés dans le protocole du projet IPFC ;

84) lecture du texte déjà proposé dans le protocole du projet PFC18 : Le Premier Ministre ira–t–il à Beaulieu ? ;

95) entretien avec un locuteur natif ;

106) interaction semi–contrainte entre deux apprenants (Racine et al.19).

11Le texte Le Premier Ministre ira–t–il à Beaulieu ? contient 37 sites potentiels de liaison par apprenant, ce qui nous a permis d’obtenir 870 sites annotés pour les apprenants FrCY, 249 pour les apprenants de première année et 621 pour les apprenants de quatrième année (pour plus de renseignements concernant les sites de liaison, voir Racine et Detey20). Certains sites n’ont pas pu être analysés ni comptés car nous avons constaté des répétitions ou des oublis de la part de certains apprenants lors de la lecture, qui n’ont pas lu certains extraits du texte.

1.2. Les apprenants FrCY

12D’un point de vue global (Valetopoulos21), nous avons constaté que sur un total de 870 codages, toutes catégories confondues, obligatoires, possibles et erratiques, les apprenants FrCY réalisent 424 liaisons (48,74%), contre 446 absences (51,26%). Il serait utile de rappeler que la différence entre les étudiants de 1ère et de 4e année n’est pas statistiquement importante. Leurs résultats se rapprochent ainsi légèrement de ceux obtenus pour d’autres apprenants ayant en partie les mêmes caractéristiques : 47,93% pour les japonophones avec séjour dans un milieu francophone et 46,13% pour les apprenants italophones de Trieste (Racine et al.22).

13Si l’on détaille ces résultats en prenant en compte les quatre contextes de liaisons listées comme catégoriques par Durand et Lyche23, on obtient de meilleurs résultats de réalisation dans le cas des liaisons catégoriques (266 liaisons réalisées, soit 87,5%), qui sont bien plus élevés que dans le cas des liaisons variables (139 liaisons réalisées soit 32,78%). Les apprenants n’ont réalisé que 19 liaisons erratiques, soit 13,38%.

14Un autre résultat important concerne la nature de la consonne liaisonnante. Dans le cadre de notre enquête, les consonnes cibles susceptibles d’être réalisées ont été les suivantes : /z, n, t, ʁ, p, ɡ/. À partir de notre corpus, nous constatons les occurrences suivantes, réalisées conformément à la cible : /n/: 151 (65,09%) > /z/: 166 (46,37%) > /t/: 69 (29,36%)24. Ces résultats vont à l’encontre de plusieurs autres constatations comme celles de Pagliano & Laks25, Durand & Lyche26 et Mallet27 qui ont proposé pour les natifs la classification suivante : /z/ > /n/ > /t/. Si nous nous concentrons maintenant sur les liaisons catégoriques, nous obtenons la même classification mais avec des taux de réalisation différents : /n/: 118 (83,69%) > /z/: 113 (80,71%) > /t/: 15 (65,22%). La différence entre /n/ et /z/ n’est pas statistiquement significative. En ce qui concerne les liaisons variables, les apprenants réalisent : /t/: 71 (37,37%) > /z/: 43 (22,63%). Il est clair que nos résultats ne corroborent pas ceux obtenus pour les locuteurs natifs, présentés par Durand et al. (2011: 124). Par ailleurs, nous constatons une liaison inattendue dans 7,35% des cas. Cette liaison apparaît dans les contextes suivants : ce grand émoi / honneur, comment en plus, vraiment une étape, qui ont eu tendance. Tous ces contextes impliquent la réalisation d’une liaison en [n]. Valetopoulos28 s’interroge même si les liaisons en [n], conformes à la cible ou non, sont de vraies liaisons ou s’il ne s’agit plutôt de réalisations non nasales de voyelles nasales dans lesquelles la voyelle nasale est réalisée comme une voyelle orale suivie de la consonne graphique prononcée.

2. Protocole de l’expérimentation

15Dans cette section nous nous concentrerons sur nos hypothèses de travail (voir ci–dessous) ainsi que sur les caractéristiques du public cible des apprenants FrGR. Notre objectif est de mettre l’accent surtout sur les similitudes et les différences entre ces deux publics.

2.1. Hypothèses de travail et enquête

16En nous fondant sur les observations présentées, nous avons formulé les hypothèses ci–dessous. Les apprenants hellénophones, chypriotes ou grecs :

17réalisent toutes les liaisons catégoriques et à un moindre degré les liaisons variables ;

18rencontrent les mêmes difficultés.

19Les apprenants grecs ont suivi le même protocole avec une seule différence portant sur la liste spécifique de mots lue par un locuteur francophone natif. Cette liste comportait des difficultés spécifiques à la communauté cible : /b/ – /p/ pour les apprenants chypriotes et /s/ – /ʃ/ pour les apprenants grecs29. Par contre, la répétition de mots visant la distinction /r/ – /l/ n’aurait aucun sens pour les publics hellénophones.

2.2. Le public FrGR

20Un total de 20 étudiants de deuxième année a participé à cette expérimentation. Ces apprenants font leurs études au Département de langue et de littérature françaises de l’Université Aristote en Grèce. Les étudiants du département suivent au moment de la rédaction de l’article des cours offerts par les trois Sections du Département : la section de littérature, la section de linguistique et de didactique et la section de traduction et traductologie. Lors de leurs études, ils ont tous l’occasion de suivre un cours théorique de phonétique française qui figure parmi les enseignements obligatoires offerts par la section de linguistique et de didactique. Ainsi, ils ont tous la possibilité de connaitre le phénomène de la liaison et les différents contextes des liaisons catégoriques, variables ou erratiques.

21Il faut souligner que les étudiantes étaient majoritaires dans notre échantillon, tout comme chez les apprenants FrCY, car le nombre de femmes dépasse largement le nombre d’hommes au sein du département. Durand et al. (2011 : 128) ont constaté à travers le corpus Phonologie du français contemporain (PFC) qu’il n’y a « aucune différence statistiquement significative entre les taux de liaisons réalisées par les hommes et les femmes ». À notre connaissance, il n’y aucune étude spécifique portant sur les apprenants.

2.3. Le logiciel

22Afin d’analyser le corpus, nous nous sommes servis du logiciel Dolmen (Eychenne & Paternostro30). Les productions orales ont été transcrites selon l’orthographe standard, à l’aide de conventions spécifiquement adaptées à la L2 (cf. Racine et al. 2011) et annotées dans le fichier TextGrid, sous Praat (Boersma & Weenink31). Le codage a suivi les paramètres proposés par Racine & Detey (2014) et présentés en détail dans Racine & Detey32. Plus précisément, on peut interroger le corpus par rapport aux éléments suivants :

23a) la consonne cible ;

24b) la catégorie du mot liaisonnant ;

25c) la catégorie du mot suivant la liaison ;

26d) le nombre de syllabes du mot liaisonnant ainsi que la nature (orale ou nasale) de la voyelle précédant la liaison en [n] ;

27e) la réalisation de la liaison ;

28f) le type de consonne réalisée lors de la liaison ;

29g) la présence d’une pause, d’une hésitation ou d’un coup de glotte.

30À titre d’exemple, nous présentons l’annotation suivante :

Le Premier Ministre ira–t–il à Beaulieu? le village de Beaulieu est30_AUX_PRP_100_11_1_0 en grand30_ADJ_NOM_100_12_1_0 émoi le Premier Ministre a en20_EXF_EXF_1VN_11_1_0 effet décidé de faire étape dans cette commune au cours de sa tournée de la région20_NOM_PRP_2VN_00_0_1 en fin d'année jusqu'ici les seuls titres de gloire de Beaulieu étaient son vin blanc sec ses chemises11_NOM_PRP_200_00_0_0 en soie un champion local de course à pied (Louis Garret) quatrième aux Jeux11_EXF_EXF_100_00_0_1 Olympiques de Berlin20_NAM_PRP_2VO_00_0_1 en mille neuf cent trente–six et plus récemment son20_DET_NOM_1VO_11_1_0 usine de pâtes11_NOM_ADJ_200_00_0_0 italiennes qu'est–ce qui a donc valu à Beaulieu ce grand30_ADJ_NOM_100_11_2_0 honneur

31Au total, 740 positions potentiellement liaisonnantes ont été annotées pour les étudiants FrGR.

3. Les résultats obtenus

32Dans cette partie, nous nous proposons de présenter les résultats obtenus par l’analyse du corpus FrGR et de les comparer avec ceux obtenus pour les apprenants FrCY. Afin de construire une image claire, les résultats obtenus pour les deux groupes de notre échantillon (étudiants FrCY et FrGR) sont regroupés dans les tableaux qui suivent.

3.1 Taux de réalisation global de la liaison dans la lecture du texte

33S’agissant du taux de réalisation global de la liaison dans la lecture du texte, nous pouvons constater que, sur le total des sites de liaison potentiels, toutes catégories confondues (catégoriques, variables et erratiques), 306 liaisons (41,4%) ont été réalisées par les apprenants grecs et 434 absences (58,6%) ont été observées.

Ensemble

Absence de liaison

Liaison

Sites de liaison potentiels

CY

446

51,26%

424

48,74%

870

CY

1ère année

130

52,21%

119

47,79%

249

CY

4e année

316

50,89%

305

49,11%

621

GR

434

p<.003

58,6%

306

p<.003

41,4%

740

Tableau 1. Taux de réalisation global de la liaison dans la lecture du texte

34L’analyse de ces résultats nous permet de constater une différence de p<.003 établie entre les deux publics hellénophones qui est significative. Plus particulièrement, si l’on compare les apprenants FrGR avec les apprenants FrCY de la 1ère année, nous constatons que la différence n’est pas significative alors que la comparaison avec la 4e année montre une différence significative. Cet écart pourrait être expliqué par le fait que, lors de leurs études, les apprenants FrCY de 4e année ont eu l’occasion de suivre un cours supplémentaire de phonétique corrective en laboratoire de langue. De plus, les apprenants FrGR, étudiants en 2e année, n’ont pas réalisé de séjour à l’étranger, en particulier dans un pays francophone, contrairement aux apprenants FrCY de 4e année. Ceci nous amène à nous interroger finalement sur l’impact que la formation mais aussi le séjour à l’étranger peuvent avoir au niveau de la progression linguistique.

3.2 Taux de réalisation par type de liaison

35Pour éclairer ces résultats, une enquête relative à chaque catégorie de liaison séparément et comparativement a été jugée nécessaire. En nous fondant sur Durand & Lyche33, nous avons procédé à l’étude de nos données et des résultats obtenus par année, présentés dans le tableau suivant :

Type de liaison

CY – 1ère année

CY – 4e année

GR – 2e année

Réalisées

%

Codées

Réalisées

%

Codées

Réalisées

%

Codées

Catégoriques

71

82,56

86

195

89,45

218

212

81,54

260

Variables

40

33,06

121

99

32,67

303

93

25,8

360

Erratiques

8

19,05

42

11

11

100

3

2,5

120

Tableau 2. Taux de réalisation par type de liaison

36Une première analyse du tableau ci–dessus nous montre que les résultats obtenus pour les différents types de liaison ne révèlent pas de différence significative entre les différents publics sauf par rapport aux liaisons erratiques entre les apprenants FrCY de première année et les apprenants FrGR (p<.001). Ceci nous permet de nous interroger à nouveau sur l’impact de la formation sur la progression linguistique et la meilleure performance en matière de liaison.

37Examinons maintenant les contextes dans lesquels les liaisons erratiques ont pu avoir lieu. Chez les apprenants FrGR, elles ont été réalisées dans les structures suivantes : région_en fin d’année (1 fois), Berlin_en 1936 (1 fois) et opposition_aurait (1 fois). Ces suites sont celles qui ont posé le plus de difficultés également aux apprenants FrCY qui semblent réaliser des liaisons erratiques dans les suites qui contiennent un n graphique. Cette observation nous amène à confirmer l’hypothèse émise dans Valetopoulos (2015 : 101) par rapport au statut de la liaison en [n] : est–ce une vraie liaison ou une réalisation non nasale des voyelles nasales ?

38En ce qui concerne la non–réalisation des liaisons catégoriques le taux de non–réalisation le plus élevé a été observé pour jeux_olympiques (18 occurrences sur 20) qui a été suivi par tout_est fait (10 occurrences sur 20), tout comme pour les apprenants FrCY : 4 réalisations uniquement pour la suite jeux_olympiques sur 23 sites potentiels et 15 réalisations sur 23 sites potentiels pour la suite tout_est fait.

3.3 La consonne cible

39Un point intéressant de notre enquête concerne la nature de la consonne liaisonnante. Rappelons que, dans le cadre de notre expérimentation, les consonnes cibles susceptibles d’être réalisées ont été les suivantes : /z, n, t, ʁ, p, ɡ/. L’enquête a donné les résultats ci–dessous :

Conformément à la cible

/n/

/z/

/t/

GR

103 (57,22%)

126 (48,46%)

45 (22,5%)

CY (total)

151 (65,09%)

166 (46,37%)

69 (29,36%)

Liaisons catégoriques

/n/

/z/

/t/

GR

104 (86,7%)

120 (81,6%)

10 (50%)

CY (total)

118 (83,69%)

113 (80,71%)

15 (65,22%)

CY 1ère année

31 (75,61%)

30 (76,92%)

4 (57,14%)

CY 4e année

87 (87%)

83 (82,18%)

11 (64,7%)

Liaisons variables

/z/

/t/

GR

38 (27,14%)

34 (18,88%)

CY (total)

43 (22,63%)

71 (37,37%)

Tableau 3. Taux de réalisation par consonne liaisonnante

40Analysons les résultats de ce tableau. Nous pouvons facilement constater que les apprenants des deux groupes présentent le même ordre de réalisation avec des taux qui sont similaires et dont la différence n’est pas statistiquement significative. Ceci est valable quand nous comparons les apprenants FrGR aussi bien avec les apprenants FrCY de la première année qu’avec les apprenants de la quatrième année. Ce que nous devons par contre souligner est la différence dans la classification concernant les liaisons variables. Nous pouvons alors souligner que les réalisations des liaisons /z/ et /t/ présentent le même taux chez les apprenants FrGR alors que chez les apprenants FrCY la différence entre les deux consonnes cibles est significative, /t/ étant bien plus souvent réalisé que /z/.

41Comment pourrait–on expliquer cette différence entre les deux publics ? La réponse se trouve plutôt dans l’analyse des deux suites que l’on avait déjà mentionnées dans Valetopoulos34 : grand_honneur et grand_émoi. En ce qui concerne le public FrCY, ces deux exemples sont enseignés comme étant des liaisons catégoriques. Dans le cas du public FrGR, la liaison n’a pas été réalisée par quatorze apprenants dans l’exemple grand_honneur (70%). En revanche, elle a été réalisée par six apprenants FrGR dont la moitié l’a réalisée conformément à la cible (15%). Les autres ont réalisé une liaison non conforme à la cible mais avec la consonne [n] (15%), présente orthographiquement dans le mot. Dans l’exemple grand_émoi les résultats obtenus montrent que quinze apprenants FrGR n’ont pas réalisé la liaison (75%), quatre apprenants FrGR l’ont réalisée mais pas conforme à la cible (20%), en prononçant [n], et une seule fois la liaison a été réalisée sans enchaînement (5%).

42En étudiant les exemples associés à la réalisation de liaisons variables, nous pouvons conclure que les liaisons variables qui sont le plus souvent réalisées par les apprenants FrGR sont dans_une (90%), très_inquiet (75%) – qui sont de loin les liaisons les plus réalisées dans le cas de /z/ – et est_en [grand émoi/revanche](73%). Ces résultats corroborent ceux obtenus pour les apprenants FrCY : une grande majorité de ces apprenants (entre 75% et 85%, les deux années confondues) réalisent une liaison dans les mêmes suites.

43 D’autre part, en dehors des exemples cités ci–dessus, les liaisons variables les moins réalisées sont les séquences NOM_ADJ (visites_officielles), ADV_PRÉP (toujours_autour), VERBE_DÉT (préparent_une) et ADV_DÉT (vraiment_une). Il serait intéressant de noter que dans les cas de s’est_en, la liaison n’a été réalisée en aucun cas, mais seize personnes ont fait une pause en prononçant les mots. Dans le cas de ne sait plus_à quel saint, cinq apprenants FrGR ont réalisé une liaison en [z], un apprenant a réalisé une liaison en [s], et les autres apprenants n’ont réalisé aucune liaison.

4. Conclusion

44Dans cet article, nous avons illustré par le biais d’exemples explicites la production de la liaison par les apprenants FrGR et nous avons tenté de mettre en évidence l’étendue de réalisation de la liaison par deux publics, des apprenants hellénophones chypriotes et grecs. Nous avons émis des hypothèses concernant la réalisation des liaisons catégoriques et variables par le public FrGR tout en le comparant avec les résultats obtenus pour le public FrCY. Nos hypothèses ont été en partie confirmées et les conclusions auxquelles nous avons abouti sont les suivantes :

45a. les apprenants FrGR réalisent le même taux global de la liaison que les apprenants FrCY de la première année. Les apprenants FrCY de la quatrième année arrivent à de meilleurs résultats ;

46b. les apprenants FrGR obtiennent par contre de meilleurs résultats au niveau des liaisons erratiques par rapport aux apprenants FrCY de la première année. Ces liaisons semblent concerner surtout les suites type Berlin_en et éventuellement la fausse prononciation de la voyelle nasale.

47c. les liaisons erratiques impliquent très souvent pour les deux publics la présence du n graphique, ce qui nous amène à nous interroger à nouveau sur la nature de cette liaison erratique : est–ce une vraie liaison ou une dénasalisation de la voyelle nasale ?

48d. dans les deux cas, les apprenants n’ont pas réalisé la liaison dans la suite jeux_olympiques qui est une structure figée ;

49e. les apprenants FrGR ont tendance à réaliser les liaisons qui impliquent [n] et [z] et dans un moindre degré [t]. Cette tendance est également confirmée, par des liaisons erratiques.  

50Cette analyse ne constitue qu’une brève description des résultats obtenus lors de cette expérimentation. Pour autant, plusieurs questions semblent ressurgir en comparant les deux publics. Si en effet ils semblent avoir le même comportement face à la liaison, la première question que l’on peut se poser concerne l’impact de la formation et du séjour à l’étranger sur l’attitude des apprenants face à la liaison. Les apprenants FrGR semblent se comporter plutôt comme les apprenants FrCY de la première année, alors qu’une légère différence se dessine par rapport aux apprenants de la quatrième année. Par ailleurs une deuxième question concerne le besoin d’une étude plus approfondie pour préciser, si possible, la nature de la réalisation du n liaisonnant présent dans plusieurs exemples. D’après les résultats obtenus, nous pouvons nous interroger sur l’impact de la graphie sur la prononciation des apprenants ainsi que sur les difficultés des apprenants à prononcer les voyelles nasales.

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Valetopoulos, Freiderikos et Lamprou, Efi. « Les hellénophones », in Detey, S., Racine, I., Kawaguchi Y. et Eychenne J. (éds), La prononciation du français : du natif à l’apprenant, Paris, CLE International, 2017a, p. 137–142.

Valetopoulos, Freiderikos et Lamprou, Efi. « Les phrases relatives : la complexité à l’épreuve des corpus d’apprenants », Etudes de Linguistique Appliquée, n°185, 2017b, p. 67–79.

Valetopoulos, Freiderikos. « Analyse de la liaison dans le discours non spontané des apprenants hellénophones chypriotes de niveau intermédiaire/avancé », Bulletin suisse de linguistique appliquée, n°102, Neuchâtel, Centre de linguistique appliquée, Université de Neuchâtel, 2015, p. 87–104.

Notes

1  Racine, Isabelle et Detey, Sylvain. « Corpus oraux, liaison et locuteurs non natifs: de la recherche en phonologie à l’enseignement du français langue étrangère », Bulletin suisse de linguistique appliquée, n°102, Neuchâtel, Centre de linguistique appliquée, Université de Neuchâtel, 2015b, p. 1–25.

2  Boë, Louis–Jean et Tubach, Jean–Pierre, De A à Zut: dictionnaire phonétique du français parlé, Grenoble, Ellug, 1992.

3  Racine, Isabelle et Detey, Sylvain (éds), L’apprentissage de la liaison en français par des locuteurs non natifs: éclairage des corpus oraux, Bulletin suisse de linguistique appliquée, n°102, Neuchâtel, Centre de linguistique appliquée, Université de Neuchâtel, 2015a.

4  Encrevé, Pierre. « La liaison sans enchaînement », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n°46, 1983, p. 39–66.

5  Racine, Isabelle et Detey, Sylvain (éds), L’apprentissage de la liaison en français par des locuteurs non natifs: éclairage des corpus oraux, Bulletin suisse de linguistique appliquée, n°102, Neuchâtel, Centre de linguistique appliquée, Université de Neuchâtel, 2015a. / p. 13

6  Harnois–Delpiano, Mylène, Cavalla, Cristèle et Chevrot, Jean–Pierre. « L’acquisition de la liaison en L2 : étude longitudinale chez des apprenants coréens de FLE et comparaison avec enfants francophones natifs », in Neveu Franck, Muni Toké Valelia, Blumenthal Peter, Klingler Thomas, Ligas Pierluigi, Prévost Sophie & Teston–Bonnard Sandra, Actes du 3ème Congrès Mondial de Linguistique Française, 2012, p. 1575–1589.

7  Hi Han, Mun et Eychenne, Julien. « Les coréanophones », in Detey Sylvain, Racine Isabelle, Kawaguchi Yuji & Eychenne Julien (éds), La prononciation du français dans le monde : du natif à l'apprenant, Paris, CLE international, 2017, p.117–123.

8  Valetopoulos, Freiderikos. « Analyse de la liaison dans le discours non spontané des apprenants hellénophones chypriotes de niveau intermédiaire/avancé », Bulletin suisse de linguistique appliquée, n°102, Neuchâtel, Centre de linguistique appliquée, Université de Neuchâtel, 2015, p. 87–104.

9  Valetopoulos, Freiderikos et Lamprou, Efi. « Les hellénophones », in Detey, S., Racine, I., Kawaguchi Y. et Eychenne J. (éds), La prononciation du français : du natif à l’apprenant, Paris, CLE International, 2017a, p. 137–142.

10  Monville–Burston, Monique et Kakoyianni–Doa, Fryni. « Aspect of the Interlanguage of Advanced Greek–Speaking Cypriot Learners L2 Development: A case–study », in Labeau Emmanuelle and Myles Florence (ed.), The Advanced Learner Variety. The case of French, Bern, Peter Lang, 2009, p. 125–148.

11  Monville–Burston, Monique. « Complexité et transfert dans l’acquisition du français langue étrangère : le cas des apprenants chypriotes du FLE », Travaux de linguistique, n°66, 2013, p. 97–134.

12  Valetopoulos, Freiderikos et Lamprou, Efi. « Les phrases relatives : la complexité à l’épreuve des corpus d’apprenants », Etudes de Linguistique Appliquée, n°185, 2017b, p. 67–79.

13  Soum–Favaro, Christiane, Coquillon, Annelise et Chevrot, Jean–Pierre. La liaison : approches contemporaines, Peter Lang, Bern, 2014.

14 Pour plus d’information http://cblle.tufs.ac.jp/ipfc/.

15  Valetopoulos, Freiderikos. « Analyse de la liaison dans le discours non spontané des apprenants hellénophones chypriotes de niveau intermédiaire/avancé », Bulletin suisse de linguistique appliquée, n°102, Neuchâtel, Centre de linguistique appliquée, Université de Neuchâtel, 2015, p. 87–104.

16  Valetopoulos, Freiderikos. « Analyse de la liaison dans le discours non spontané des apprenants hellénophones chypriotes de niveau intermédiaire/avancé », Bulletin suisse de linguistique appliquée, n°102, Neuchâtel, Centre de linguistique appliquée, Université de Neuchâtel, 2015, p. 87–104.

17  Y ont participé sept étudiants inscrits en première année d’études et dix-sept en quatrième année d’études.

18  Durand, Jacques, Laks, Bernard et Lyche, Chantal. « Le projet PFC (phonologie du français contemporain) : Une source de données primaires structurées », in Durand J., Laks B. et Lyche C. (éds.), Phonologie, variation et accents du français, Paris, Hermès, 2009, p. 19–62. / Durand, Jacques, Laks, Bernard et Lyche, Chantal. « French phonology from a corpus perspective: the PFC programme »,in Durand, J., Gut U. et Kristoffersen G. (éds.), The Oxford Handbook of Corpus Phonology, Oxford, Oxford University Press, 2014, p. 486–497 / https://www.projet-pfc.net/

19  Racine, Isabelle, Zay, Françoise, Detey, Sylvain & Kawaguchi, Yuji. « De la transcription de corpus à l’analyse interphonologique : enjeux méthodologique en FLE », CerLiCO, n°24, 2011, p. 13–30 / p. 14-15.

20  Racine, Isabelle et Detey, Sylvain. « Corpus oraux, liaison et locuteurs non natifs: de la recherche en phonologie à l’enseignement du français langue étrangère », Bulletin suisse de linguistique appliquée, n°102, Neuchâtel, Centre de linguistique appliquée, Université de Neuchâtel, 2015b, p. 1–25 / p. 16

21  Valetopoulos, Freiderikos. « Analyse de la liaison dans le discours non spontané des apprenants hellénophones chypriotes de niveau intermédiaire/avancé », Bulletin suisse de linguistique appliquée, n°102, Neuchâtel, Centre de linguistique appliquée, Université de Neuchâtel, 2015, p. 87–104.

22  Racine, Isabelle et Detey, Sylvain, « La liaison dans un corpus d'apprenants: le projet ‘InterPhonologie du Français Contemporain’ (IPFC) », Communication présentée au colloque Corpus des français parlés et français parlés des corpus, 8–9 mai 2014, Université de Neuchâtel.

23  Durand, Jacques et Lyche, Chantal. « French liaison in the light of corpus data »,Journal of French Language Studies, n°18(1), 2008, p. 33–66.

24  La différence est statistiquement importante: p<.001 pour /n/ vs. /z/ et p<.001 pour /z/ vs. /t/.

25  Pagliano, Claudine et Laks, Bernard. « Problématiques de la liaison dans l’analyse d’un corpus de français oral actuel », in Parpette Chantal & Mochet Marie–Anne, L’oral en représentation(s): Décrire, enseigner, évaluer, Lοuvain, EME, 2008, p. 69–91.

26  Durand, Jacques et Lyche, Chantal. « French liaison in the light of corpus data »,Journal of French Language Studies, n°18(1), 2008, p. 33–66.

27  Mallet, Géraldine–Mary. La liaison en français : description et analyses dans le corpus PFC, thèse, univ. Paris Ouest–Nanterre La Défense, 2008.

28  Valetopoulos, Freiderikos. « Analyse de la liaison dans le discours non spontané des apprenants hellénophones chypriotes de niveau intermédiaire/avancé », Bulletin suisse de linguistique appliquée, n°102, Neuchâtel, Centre de linguistique appliquée, Université de Neuchâtel, 2015, p. 87–104 / p. 101

29  Du point de vue de la variation diatopique, nous devons rappeler que le système phonologique du grec moderne standard diffère du système du dialecte chypriote, qui dispose les phonèmes (/ʃ ʒ t͡ʃ d͡ʒ/) et des consonnes géminées (voir par exemple Arvaniti 2007, Valetopoulos et Lamprou 2017a). Ainsi, l’expérimentation a pris en compte les spécificités des difficultés que les apprenants pourraient rencontrer.

30 Eychenne, Julien and Paternostro, Roberto. « Analyzing transcribed speech with Dolmen », in Detey Sylvain, Durand Jacques, Laks Bernard and Lyche Chantal (ed.), Varieties of Spoken French, Oxford, Oxford University Press, 2016, D35–D52.

31  Boersma, Paul and Weenink, David, « Praat: doing phonetics by computer(version 5.3.61) », <http://www.praat.org>.(consultée le 15 juin 2018).

32  Racine, Isabelle et Detey, Sylvain. « Corpus oraux, liaison et locuteurs non natifs: de la recherche en phonologie à l’enseignement du français langue étrangère », Bulletin suisse de linguistique appliquée, n°102, Neuchâtel, Centre de linguistique appliquée, Université de Neuchâtel, 2015b, p. 1–25.

33  Durand, Jacques et Lyche, Chantal. « French liaison in the light of corpus data »,Journal of French Language Studies, n°18(1), 2008, p. 33–66.

34  Valetopoulos, Freiderikos. « Analyse de la liaison dans le discours non spontané des apprenants hellénophones chypriotes de niveau intermédiaire/avancé », Bulletin suisse de linguistique appliquée, n°102, Neuchâtel, Centre de linguistique appliquée, Université de Neuchâtel, 2015, p. 87–104 / p. 97

Pour citer ce document

Par Freiderikos Valetopoulos et Olympia Tsaknaki, «Les réalisations des liaisons dans le discours non spontané des apprenants hellénophones», Revue du Centre Européen d'Etudes Slaves [En ligne], Langues et Didactique, La revue, Numéro 7, mis à jour le : 07/12/2021, URL : https://etudesslaves.edel.univ-poitiers.fr:443/etudesslaves/index.php?id=1350.

Quelques mots à propos de :  Olympia Tsaknaki

Olympia Tsaknaki est enseignante au Département de Langue et de Littérature françaises, Université Aristote de Thessalonique d’où elle est diplômée. Elle a obtenu sa maîtrise en traduction de l'Université de Mons-Hainaut et un doctorat en Sciences du langage et de la communication à l’Université Aristote de Thessalonique. Elle est membre du personnel enseignant à distance au Programme Master de l’Université Ouverte Hellénique destiné aux Professeurs de F.L.E. Elle est aussi membre du comité du S ...

Quelques mots à propos de :  Freiderikos Valetopoulos

Freiderikos Valetopoulos est Professeur en Sciences du Langage - FLE à l’Université de Poitiers et membre du laboratoire FoReLLIS (EA 3816). Il est responsable du Master Sciences du Langage et du parcours Didactique des Langues et du FLE/S. Ses recherches portent sur l’analyse syntaxico-sémantique des prédicats psychologiques dans une approche contrastive, ainsi que sur l’analyse de l’appropriation du FLE à partir d’un corpus d’apprenants. Il est coresponsable de l’axe de recherche « Langage et ...

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